Revue de stress
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Spoilers
Joy s’inscrit dans la grande lignée des contes de Noël à l’américaine.
C’est l’histoire d’une success story improbable comme il n’en arrive qu’aux États-Unis: celle de Joy Mangano, mère célibataire débordée et fauchée devenue entrepreneuse millionnaire grâce à ses inventions, la plus célèbre étant la Magic Mop (la serpillère magique).
Jennifer Lawrence en muse de David O. Russell, on aime. Elle est peut-être un tantinet trop jeune pour le rôle, mais finalement peu importe. Le réalisateur est visiblement inspiré par son actrice, et elle le lui rend bien. A seulement 25 ans, J-Law possède une force de jeu et une maturité qui ne cessent de surprendre de films en films.
Joy, c’est Cendrillon. Clé de voûte de sa tribu, elle en est également la femme à tout faire: entre un père absent et/ou instable, une mère timbrée à tout jamais scotchée devant sa télé, et un ex-mari chômeur et encombrant, sa vie ressemble à un cauchemar. S’ajoute à cela la figure de la belle-mère acariâtre à travers le personnage incarné par Isabella Rossellini, ainsi que celle de la méchante et envieuse demi-sœur. Seule sa grand-mère (/fée bienveillante) lui voue une foi inébranlable.
Sa route croise celle du beau Bradley Cooper (4ème collaboration filmique pour les deux buddies, après Silver Linings Playbook, Serena, et American Hustle), mais sa présence n’est pas exploitée ici à des fins romantiques. Non, le personnage de Neil Walker n’a rien du prince, il serait plutôt une autre sorte de « marraine », un peu maladroite mais bien intentionnée. La princesse, elle, n’a pas besoin des atours clinquants et aguichants proposés par la production du show télévisé: une chemise et un pantalon feront l’affaire. C’est un peu Cendrillon qui dit fuck à la robe de bal.
Joy rencontre son prince charmant à la fin du film, dans le miroir. Au moment où elle sacrifie sa chevelure, enfile un blouson de cuir noir, et va affronter dans un duel très « westernien » (ici une chambre d’hôtel remplace les plaines) le dernier méchant de la fable.
Son sauveur, c’est elle-même. Malgré les échecs, les déceptions, les galères, les trahisons, elle n’abandonne jamais et ne doit sa réussite qu’à elle seule. Un conte de fées des temps modernes, en somme.
Les premières minutes du film laissent dubitatifs: pas facile de s’habituer à la famille de Joy, éclatée, braillarde, et dysfonctionnelle. D’autre part, l’aspect « théâtre absurde » et la narration singulière peuvent éventuellement en rebuter plus d’un. Et puis c’est quoi cette histoire de serpillère…on peut vraiment tenir tout un long-métrage avec un pitch pareil? Apparemment, oui. On peut même y arriver avec un certain génie.
Joy prend le temps de nous conquérir, et elle y parvient à force de ténacité et de détermination.
Créée
le 7 juin 2016
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