Après un petit passage à vide avec Les Amants Passagers, Pedro Almodovar revient avec Julieta, un drame tout en couleurs comme il sait si bien en faire.
Le drame chez Almodovar réside souvent entre une intense palette de couleurs chaude que le réalisateur confronte à des sujets glacials. C'était déjà le cas dans Volver et Tout sur ma mère, auquel on pense d'ailleurs beaucoup ici. Julieta explore une nouvelle facette de la maternité qu'Almodovar se plait ici à mettre en scène : le doute et l'absence.
Malgré un procédé de narration un peu facile, c'est d'ailleurs ce que l'on peut reprocher au film, le métrage nous entraîne dans le récit de cette femme dont le destin de mère et d'épouse est assez capricieux. Almodovar adopte un ton grave dans lequel il laisse exploser les émotions de ses personnages, mais si le réalisateur nous avait habituer à alléger un peu la dureté des propos et situations dans ses autres films, Julieta est totalement dénué d'humour, même noir. Il s'agit-là d'un film grave, pas forcément terne car Almodovar sait comment faire rayonner la noirceur de ses sujets, mais il va sans dire qu'il s'agit sûrement de l'un de ses films les plus sombres, l'un des plus tristes en tout cas.
Julieta est un long-métrage dans lequel Almodovar filme l'absence, une nouvelle fois les actrices sont impeccables, notamment Adriana Ugarte. Il ne s'agit cependant pas d'un Almodovar majeur, mais néanmoins un film sincère et fort.