Jeanne vit avec sa mère Margaret : deux personnalités totalement opposées. Jeanne est dans son monde, un peu singulière aux yeux des autres, dans sa bulle et son monde poétique. Margaret, serveuse dans le bar du coin est très expansive, et met souvent mal à l'aise sa fille.
Le film démarre lors du premier jour de travail de Jeanne dans le parc d'attractions où elle va depuis son plus jeune âge.
Sa première journée finie, elle retrouve le confort de sa chambre dans laquelle elle construit des attractions du parc, mais c'est sans compter sur l'audace de sa mère qui joue les entremetteuses à qui mieux-mieux.
Jeanne se prend de passion pour l'une des attractions phare du parc, allant jusqu'à éprouver des sentiments amoureux que personne ne saura comprendre, la qualifiant de folle à enfermer. Dificile dès lors d'entretenir des liens plus normaux avec sa mère qui est encore plus perdue. Hubert, le nouvel ami de sa mère sera celui qui la comprendra le mieux et ne cherchera pas à la mettre dans une case, souhaitant juste son bonheur.
Le scénario n'est pas classique, il ne se passe pas grand-chose en soi, mais on se laisse porter par les envolées musicales de début et fin du film, on observe la jeune fille dompter ses sentiments envers la machine de ferraille, se battre contre le regard des autres et des siens, dans des scènes solo plus vraies que nature. Noémie Merlant est bluffante. Emmanuelle Bercot incarne à la perfection Margaret mi-perchée mi-paumée, un rôle qui lui sied à ravir. Plaisir de retrouver le trop discret Bastien Bouillon, dans un rôle à contre-courant de ce à quoi il a pu nous habituer. Une fin toute en cohérence, car c'était une petite crainte, tant les idées sont délicieusement ovniesques - délirantes parfois.