Dès les premières minutes du film, je me suis dit "chouette un nanar". Mais il s’avère que Jupiter : Le Destin de l'univers est un navet. Les effets spéciaux cherchent à en mettre plein la vue au spectateur, qui au final sature en peu de temps. Des courses poursuites interminables entre des buildings, des explosions à chaque seconde, une bande son horrible, des dialogues sans aucune originalité et des ralentis effroyables rythment les 2h du film. Qui étaient aux commandes ? Les Wachowski, ceux-là mêmes qui ont popularisé le bullet time avec Matrix.


Il y a pourtant quelques bonnes idées! Par exemple la nature de la substance qui permet aux élites de se régénérer et vivre ainsi des dizaines de milliers d’années. Cette substance composée d’un concentré d’être vivant nécessite des immenses fermes. La Terre est l’une d’entre elles et sera prochainement moissonnée. Un choc des classes entre les castes inférieures contraintes à des vies courtes et pénibles et la noblesse immortelle aurait été beaucoup plus intéressant que cette histoire de réincarnation, de luttes fraternelles pour la richesse et un impossible amour entre une princesse et un troufion viré de l’armée.


La palme interplanétaire du méchant le plus pathétique du cinéma est d’ailleurs attribuée à Eddie Redmayne. Son rôle est aussi crédible qu’un rap de Justin Bieber annonçant qu’il vendait du crack à un corner de Compton. Les trop nombreuses allusions ou questionnements sur le genre des personnages polluent le film. A se demander si Lana, qui à présent ne se cache plus et assume sa transformation, n’est pas parti(e) en croisade contre les stéréotypes des personnages de blockbuster même si Jupiter : le Destin de l'univers n’est qu’un immense stéréotype excepté des méchants aux allures androgynes.


Finalement ce film vaut le coup d’œil uniquement pour la survie de Sean Bean. J’adore cet acteur, mais à chaque scène je m’attendais à le voir se faire abattre par un extraterrestre ou bien glisser sur une peau de banane et se sectionner la carotide en tombant sur le couteau à sushi oublié par le cuistot du vaisseau spatial. Comme quoi des fois, il en faut peu pour être heureux.

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le 8 août 2015

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Vincent Ruozzi

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