Adieu au Langage

Suite au succès du second opus de Jurassic Park, Le Monde Perdu, un troisième est lancé, mais sans Steven Spielberg (néanmoins toujours à la production), remplacé par Joe Johnston, ni Michael Crichton, alors que l'on retrouve le personnage d'Alan Grant.

Le problème du très décrié Jurassic Park III se trouve surtout dans son ambition et ce qu'il propose. Dès le début on évoque l'intelligence des dinosaures et la façon dont ils peuvent communiquer entre eux, sauf que pour mettre en scène cela, il fallait le faire talent et un véritable savoir-faire, ce qui n'est pas le cas ici. Cet aspect-là prend une place très importante dans le récit mais est très mal géré, on s'en fout et surtout ça occasionne quelques moments ridicules, à l'image du final, au lieu de moments de tensions, ici en faible nombre.

C'est dommage car la première partie est intéressante, que ce soit l'introduction ou surtout le retour d'Alan Grant et le début sur l'île. Néanmoins, tout cela va peu à peu perdre en intérêt tant les scénaristes et le metteur en scène ne savent pas vraiment où aller et ne parviennent pas à proposer une oeuvre cohérente avec une atmosphère forte et surtout des sensations et de l'intensité, ainsi que des moments de bravoures, malgré une ou deux scènes face aux dinosaures plutôt réussis (et ils sont à nouveau très bien faits).

Joe Johnston n'a pas non plus été aidé par la production et le tournage chaotique, avec plusieurs réécriture de script, des conditions cauchemardesques et un Spielberg absent alors qu'il devait tenir un rôle important. Lorsque l'on sait ça, on comprend d'où viennent les failles d'écriture voire de mise en scène, tandis que les interprètes arrivent par moment à sauver le film, à commencer par Sam Neill et William H. Macy.

Loin d'être à la hauteur du premier opus, ce troisième Jurassic Park ne parvient pas à se sortir d'une production et écriture chaotiques et à faire pleinement revivre les dinosaures avec une ambiance et tension adéquates, malgré la bonne volonté et le talent des comédiens.