« This license need our absence »

Jurassic World – Fallen Kingdom, c’est le symptôme de ce qui ne va pas avec le cinéma hollywoodien d’aujourd’hui. Alors, je ne vais pas effectuer mon diagnostic plein de poncifs dont personne n’a rien à foutre, genre, ils font des remakes, des suites, et autres séquelles sans imaginations. Celui-là, c’est vraiment un cas d’école. Il faudra sûrement le passer dans les écoles de cinéma pour montrer l’archétype même de ce film sans saveur et sans ambition.

Premièrement, dans les 5 premières minutes quand les protagonistes expliquent qu’ils doivent retourner sur l’île pour sauver les dinosaures de l’extinction, tu comprends déjà qu’on se moque de toi. Tu vois déjà la réunion de production où les mecs se sont dits.
« Bon, niveau scénar’ pourquoi ils retournent là-bas ? »
« Pour sauver les dinosaures, Jean-Brandon, comme ça, on passe notre propagande écolo de forceur et on ne se casse pas la tête à avoir des bonnes idées ! »
« Allez, ça part ! »

Après, y’a la classique scène de trahison, où comme prévu Chris Patt se fait rouler dans la farine, se fait carotter son raptor et termine assommer/laisser pour mort. On ne se fait pas trop de bile par rapport à son destin cela dit, étant donné que Chris Patt prend à peu près vingt millions par film et que la trahison se déroule environ au bout d'un quart d’heure. Pendant ce temps, d’autres personnages, n’étant même pas introduits tant ils sont des clichés ambulant, infiltrent l’ancien parc en hackant tout le système hyper high-tech comme si c’était un pare feu Windows Vista. Bien sûr, le jeune geek timide balance une punchline genre « Game on ! » quand il casse la sécurité informatique pour bien montrer que c’est une merde dans la vraie vie mais que c’est un patron derrière un ordinateur un peu comme les gens sur Twitter ou comme l’auteur de ce billet … fin bref’

Y’a le méchant aussi. On verse dans le classique. C’est un magnat, il manipule un vieux philanthrope décati amoureux des dinosaures pour arriver à ses fins, il commande ses forces spéciales par téléphone et aboie des ordres comme un dégénéré. Vous voyez le genre de méchant bien merdique comme dans les films de Steven Seagal quoi. Le gaillard est censé être double jeu sauf qu’avec sa tronche de mâle hétéro cis blanc privilégié, tu captes assez vite qu’il n’est pas net. Autant dire que la surprise n'est pas totale quand tu apprends qu’il veut se procurer les dinosaures pour faire la chose la plus ignoble du monde (pire que le Manspreading !) se faire du pognon ! Ouuuh, vilain capitaliste ! Il vend même aux méchants russes ! Il est vraiment sans scrupule ! En plus, il se permet même de faire une spéciale Marc Aurèle au John Hammond Lidl … Au bûcher, vite, vite !

Quand le Brachiosaure meurt, au moment où l’île est engloutie par les flammes, on dirait une allégorie de la licence Jurassic Park depuis 3 ans. Les cris de douleur, l’agonie lointaine d’un rêve impossible à accomplir (faire un bon film) et ce genre de choses. En tout cas, je me suis bien marré. Je ne pense pas que les intentions de Brandon McCaméra, notre ami réalisateur étaient dans ce sens. En plus, quand j’étais gosse, je trouvais que le III était une honte. Les pauvres mioches d’aujourd’hui. Ils ont ça … Je finis par devenir révisionniste.
Déjà, que tous les enjeux reposent sur du vide. Mais en plus, y’a encore un dinosaure mutant ! Bordel, le truc du dinosaure mutant, c’était déjà archi-naze dans le film d’avant… Pourquoi encore ? D’ailleurs, Mister Méchant vend même le prototype dinosaure mutant aux vilains russes alors que le Dr Henry « Fan Service » Wu lui dit bien que c’est une mauvaise idée. Mais bon, comme de toute façon, la bestiole s’enfuit pour foutre la merde, servir le déroulement du scénario et montrer que l’original (Aka Blue, le Raptor naturel) bat la copie, il sert à rien. Les vrais reconnaîtront un plagiat sans honte d’un chef d’œuvre, j’ai nommé Pokémon : Le Film.

Sinon, ce genre de film, c’est une leçon sur les gueules de victimes, les mecs qui vont se faire bouffer, c’est écrit sur leurs fronts. Tu vois la petite équipe se constituer sur l’île, et quand tu regardes les personnages, une fille garçon manqué dur mais juste, un geek couard mais astucieux, un brave dresseur de Raptor, une Ségolène Royal rousse protectrice de dinosaure et un militaire au crâne rasé avec des gros biscottos en contact direct par satellite avec le méchant. Tu ne te tortilles pas le cerveau pour savoir qui va vivre et mourir. Et le film, cet enfoiré, ils osent quand même te faire croire que ces protagonistes vont se faire manger.

Et puis, y’a la gamine ! Ohlala, je n’ai rien raconté sur la gamine… Elle sert à justifier le fait que Chris et Claire connaissent les agissements des méchants. Elle est aussi clonée à partir de sa mère. D’ailleurs, apparemment, ça lui donne une grande légitimité pour faire des trucs complètement cons, genre libérer des prédateurs géants sur le sol américain. Et après, t'as Goldblum qui explique au calme « Et oui biloute, maintenant y’a des T-Rex en liberté et si tu utilises ton M16 pour te défendre, t’es un putain de fasciste ! »