2016. Cotillard, enfin regardée, enfin simple, est plus belle qu'elle ne l'a jamais été. Dolan n'aurait du faire un film que sur ce personnage là, mutique, posé dans un coin de l'écran. C'est étrange ce que les Dardenne, dans une moindre mesure James Gray et aujourd'hui Dolan ont su faire de cette actrice problématique, comment ils ont réussi à révéler l'actrice qui était en elle. Et cela semble nous sauter aux yeux, comme une surprise.
Pour le reste, le film me fait l'effet d'un monstre mal-aimable et chichiteux, surcadré, surdécoupé, sûr de ses effets. On suffoque, on étouffe, et jamais vraiment, au grès d'un geste simple qu'un plan large, un seul, aurait pu faire deviner ; la vie ne rentre. Dolan le démiurge verrouille tout. C'est bien simple : on ne croit en rien, ni à ces personnages, ni en ces acteurs : Cassel, Seydoux, Baye, tous mauvais comme des cochons. Mommy posait les bases d'un cinéma enfin simple et sincère, Juste la fin du monde est un retour insistant à un cinéma mort et compassé, hystérique, calculateur et idiot.
2022. Revu. Revirement total et nouvelle critique bientôt.