Juste la fin du monde par Cyriellebourgeonne

Louis revient dans sa famille qu'il avait quitté il y a des années pour leur annoncer sa mort imminente.
Seulement, les membres de la famille de Louis, eux, n'ont jamais bougé, jamais déménagé. Tout est resté intact depuis son départ, à part la colère, l'incompréhension, et la rancœur contre ce frère qui les a abandonné sans qu'ils ne sachent vraiment pourquoi. Louis et sa famille sont différents, très différents, et même s'ils s'aiment, ils ne se comprennent pas. Les uns après les autres, ils vont discuter avec lui au cours d'une journée, pour essayer de lui expliquer où ils en sont, ce qu'ils ont comprit ou vécu de son attitude, de son absence.

En pratique, Dolan a réuni tout le beau monde du cinéma français pour faire vivre des personnages aux caractères tous très distincts et marqués. Il s'agit d'une adaptation de pièce de théâtre, et c'est très difficile de ne pas le remarquer, puisque peu de choses semblent avoir été faites pour adapter le texte et les périples de la scène vers le plateau de cinéma. Dans certains dialogues, cela donne même l'impression que Dolan a été paresseux tant cela semble avoir été adapté tel quel sans que cela fonctionne. Le tout manque de crédibilité.

Les personnages sont clichés, tous insupportables à leur manière, se voulant touchant derrière leurs caractères et réactions explosives. Beaucoup d'hystérie, des scènes anxiogènes de disputes, de cris, de haine. On ne prend pas de plaisir, ni en terme de ressentis ni en terme d'intellect a regarder ce film.
Certains plans sont beaux, accompagnés de musiques originales, mais pour la plupart des scènes, cela ressemble simplement a un gros cliché donnant sa mauvaise réputation au cinéma d'auteur français : c'est gris, c'est mou, c'est triste, les acteurs ont tous l'air totalement dépressifs dans des décors sans aucune originalité ou curiosités, comme s'il n'y avait aucun autre moyen de retranscrire la tristesse, la peur, le malaise ou l'incompréhension sur un écran. J'avais hâte de voir ce film, mais je suis déçue de me dire "tout ça pour ça".