Critique de Justin Bieber : Never Say Never par Patapouf
Dans le deuxieme opus bah y'a ses dents qui poussent.
Par
le 18 févr. 2011
65 j'aime
15
Je me suis rendu compte que je ne connaissais pas Justin. Il fallait que j'y remédie.
On peut dire que l'auteur de ce documentaire a bien réussi sa propagande : difficile de sortir du film sans se dire que Justin est un demi-Dieu. Ben oui, il a quand même réussi l'impensable, ce qui fait de lui un Dieu, mais il reste mortel, avec des défauts, donc humain. Je ne peux plus dire maintenant que Bieber n'a aucun talent : j'ai vu qu'il savait jouer de la batterie, j'ai vu qu'il était capable d'interpréter de grands classiques avec justesse, j'ai vu qu'il était capable de danser avec aisance des pas pourtant compliqués. Son succès, il le mérite au fond : il a bossé dur ! Ce n'est pas juste un incompétent que des producteurs ont décidé de propulser au rang de star.
Le documentaire dresse un portrait plutôt lisse de la star, on ne l’égratigne jamais vraiment : il est souriant, dynamique, gentil, naïf, farceur, chrétien et lorsqu'il fait des bêtises on nous rappelle que c'est un gosse (on va même jusqu'à rappeler qu' 'on' a volé la jeunesse de Michael Jackson pour enfoncer le clou). Ce n'est pas totalement inintéressant parce qu'on nous montre un peu le quotidien de cet ado devenu trop vite célèbre. Dommage que cela n'aile pas plus loin : même sans partir dans le frasques faciles, il y avait moyen de toucher à l'intime.
Autre point positif, c'est que l'auteur dresse un sacré portrait de notre société de consommation. Justin devient vraiment, même au travers de ce documentaire, un pur produit, un jouet coincé entre des adultes qui veulent l'exploiter et des jeunes fan qui attendent toujours plus de lui. Et Bieber qui reste heureux, heureux de sa condition. C'est un peu glauque en fait, malgré toutes les paillettes. Ce n'est pas nouveau, bien sûr, mais ce documentaire nous montre finalement malgré lui combien il peut être malsain de sacraliser un être humain. Il y a une scène qui m'a paru un peu terrifiante, celle où Justin et un autre type disent à la caméra de cesser de filmer sur un ton humoristique : tout au long de ce sketche, ce que l'on voit, c'est ce type qui fait le pitre et Justin qui essaie d'être à la hauteur. Et puis tout au long du film, on a cette impression bizarre que tout le monde parle à sa place.
Ce qui me gêne, en revanche, c'est que tout se déroule aussi facilement de manière aussi convenue. On nous dresse un conflit un peu trop tardivement (l'affaire des cordes vocales), mais l'auteur ne parvient pas à s'y intéresser ni à nous y intéresser. Ce n'est pas simplement le fait qu'on sache qu'il va réussir (comme le titre le suggère ou simplement la suite de sa carrière), dans les bons films d'action, même quand on sait que le héros va survivre, l'auteur doit parvenir à nous faire croire qu'il risque d'y passer, et cela doit marcher à chaque revisionnage. Ici, il n'y a rien de tout cela, aucun tension.
La mise en scène est typique de la génération MTV, cette manière de passer d'interviews de proches, ou de gens qui se disent proches (la coach vocale qui se fait appeler 'mama' si je e souviens bien ; un autre type qui a encodé Justin comme étant son neveu dans sa liste de contacts téléphoniques) à des extraits de spectacle ou coulisses. C'est un montage presque épileptique. Ce n'est pas fait sans cohérence, car il y a bien un fil conducteur, mais il y a un côté facile pour retenir l'attention du spectateur. Le pire étant la fin qui ne consiste plus qu'à regarder ses shows.
Bref, ce documentaire n'est pas si mauvais que ça, on y trouve un aspect sociologique intéressant et ce même si ce n'était pas forcément volontaire.
Créée
le 3 mai 2016
Critique lue 256 fois
3 j'aime
D'autres avis sur Justin Bieber : Never Say Never
Dans le deuxieme opus bah y'a ses dents qui poussent.
Par
le 18 févr. 2011
65 j'aime
15
N'y allons pas par quatre chemins, Justin est un grand artiste, du même acabit que les Beatles ou les Pink Floyd en leur temps, et un film qui retrace sa vie est donc pleinement justifié. Que l'on...
Par
le 29 janv. 2013
40 j'aime
80
Avant toutes choses, il est important de recentrer le contexte qui a fait que je suis allé voir "Never Say Never" : nous sommes mercredi, il est 11h, ma copine m’annonce par sms qu’elle me quitte (je...
Par
le 6 mai 2015
23 j'aime
8
Du même critique
Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...
Par
le 3 janv. 2016
121 j'aime
35
Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...
Par
le 22 févr. 2014
115 j'aime
45
La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...
Par
le 16 janv. 2011
103 j'aime
55