Un homme d'âge moyen, de retour dans sa bourgade natale pour l'enterrement de son père, est témoin d'un meurtre. A partir de là, tout va partir à vau-l'eau dans Kerr, un récit qui semble un condensé du cinéma de Kaurismäki et des romans de Kafka. C'est peu dire que le film de Tayfun Pirselimoğlu, cinéaste turc peu connu, hormis des habitués des festivals, joue avec l'absurde et l'inquiétant, dans cette petite ville décatie où des chiens enragés courent les rues et où chaque rencontre est pour le "héros" de l'histoire une source d'incompréhension et d'hébétude. Le comédien principal est d'ailleurs parfait en ahuri, incapable de saisir ce qui se passe autour de lui. Si cela peut le rassurer, le spectateur de cet étrange film n'est pas plus avancé, se demandant avec circonspection si tout cela n'est pas une sorte d'allégorie de la Turquie d'Erdogan (?). Quoi qu'il en soit, le film se regarde sans lassitude, au moins pendant un certain temps avant, presque fatalement, de tourner en rond et d'aboutir à un dénouement qui n'en est pas vraiment un. Manier le bizarre et l'insensé n'est pas une entreprise si simple et le film échoue quand même en partie, se prenant peut-être au sérieux, en oubliant de saupoudrer d'humour une intrigue à laquelle on veut bien adhérer, mais seulement pendant un temps.

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le 17 oct. 2021

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