Quand je l'ai vu pour la première fois il y a des années, je suis un peu passée à côté du charme de cette petite histoire simple et jolie. Je sortais de Princesse Mononoké, j'attendais des sagas ambitieuses, des forces puissantes et telluriques à l'assaut de l'espère humaine... rien de tout cela ici. Juste un récit d'initiation à hauteur d'enfant, ou de jeune fille, puisque la petite sorcière du titre quitte ses parents à 13 ans pour un an de formation dans une ville inconnue. Dans un mélange d'intrépidité et d'abandon, elle affronte les événements qui se présentent à elle, saisit les opportunités sans se départir de sa gentillesse, et fait front vaillamment quand l'inconnu offre un visage inquiétant. Et elle remet en question sa nature profonde jusqu'à ébranler ses évidences et faire des choix délibérés qui vont la confirmer dans sa vocation de sorcière. En vérité, le propos n'est pas si naïf qu'il en a l'air, et toute la bienveillance des personnages (aucune adversité manichéenne, ici) ne dispense pas l'aspirante sorcière d'une véritable épreuve de passage à l'âge adulte, dont on sort réconforté et souriant. Une jolie balade sur un balai volant, en somme.