Et pourtant, j'avais bien pris soin de mettre mon cerveau sur "Off"...

Malheureusement, Beatrix Kiddo (Uma Thurman) n’avait pas fini son travail à la fin du premier volet, et elle revient donc dans ce deuxième épisode pour tuer ceux qu’elle n’avait pas encore massacré dans le premier…


Quentin Tarantino n’ayant aucun sens de la mesure, il avait prévu de faire un seul film de plus de 4 heures… Mais ayant compris, par un biais mystérieux mais lucide, qu’une telle œuvre serait une arme encore plus létale que les sabres d’Hanzo, il l’a coupé en deux, décidant de sortir une moitié un an après l’autre, le temps que le public mettrait à voir la première partie, à la digérer et à l’oublier pour en redemander.
C’est ainsi qu’en 2004, on eut le malheur de voir débarquer à nouveau sur nos écrans Uma Thurman pour achever sa tâche sanguinolente. Et Tarantino de se délecter à nouveau devant une inhumanité dont on peut se demander si elle ne reflèterait pas tout simplement la sienne, et le public de se réjouir et de crier au chef-d’œuvre devant un film qui n’en a aucune caractéristique...
L’absence d’humour est toujours aussi pathétique, mais le film ne m’en a pas fait moins rire… de manière involontaire, on l’aura compris (l’absence de classe de personnages qui cherchent à l’avoir est en effet source de comique inépuisable). La mise en scène est parfois pleine d’idées sympathiques, il faut le reconnaître, et parfois d’une platitude que n’égale que le manque d’action, qui ne peut dès lors même plus être un prétexte pour aimer un tel film, puisqu'elle est réduite au strict minimum. L’action s’étant envolée (mais pas le sadisme du réalisateur), on se rend compte alors encore davantage de la vacuité d’un scénario qui ne mène nulle part, et de celle de dialogues d'une platitude dont la constance ne peut que forcer l'admiration.
A la fin, Uma Thurman a enfin retrouvé sa fille. Pour y arriver, elle a dû trancher un nombre incalculable de membres, arracher des yeux et éradiquer toute forme d’humanité en elle, mais apparemment, elle s’en fout. Ca tombe bien, moi aussi.

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le 5 juil. 2016

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Tonto

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