Avant George Floyd, il y a eu Rodney King. Et avant lui des millions de gens écrasés par la bêtise et la hargne de minables en mal de supériorité. Heureusement, il y a aussi des gens comme Millie, qui accueillent les plus démunis. Dans son cas, des enfants en attente d'adoption, qu'elle protège et choie comme une lionne. Jusqu'à ce que la banlieue de Los Angeles flambe à cause de l'acquittement des policiers assassins. Ce jour-là, la jalousie va pousser l'un de ses protégés à l'impensable, mais aussi vers l'âge adulte, tandis qu'elle-même va trouver en la personne de son acariâtre voisin, un soutien dans ce combat sans fin contre l'injustice. Des trames qui s'entremêlent progressivement, avec naturel, jusqu'à ce que la tension dramatique culmine. Le scénario assure brillamment sa partie. Les interprètes aussi (ne négligeons pas la veine comique froide de Daniel Craig, parfait), y compris les plus jeunes d'entre eux. Bref, une histoire qu'on a envie de suivre jusqu'à la fin, entre complicité et sidération, aux côtés de toute une population laissée pour compte, qui a elle aussi ses récits à raconter. Et ils n'ont rien à envier à ceux des grands auteurs, parfois. Franchement, vivement que ces histoires révoltantes de teigneux qui abusent de leur pouvoir ne soient plus que de l'histoire ancienne, dont on s'épouvantera dans des films comme celui-ci. Allez, on peut le faire, courage !