Après avoir fait ses armes chez Disney sous différentes casquettes (ayant toutes trait à l’animation), notamment sur l’estimable Treasure Planet (sa dernière contribution), Sergio Pablos créa sa propre entreprise : SPA Studios. Une entité offrant ses services aux ténors du genre (dont, bien entendu, le suscité), un fonds de commerce s’accompagnant d’une activité de réalisation autonome… dont le premier jet apparut voilà peu : Klaus.
Certes propulsé par une distribution internationale permise par Netflix, le long-métrage ne doit sa réussite qu’à ses propres atouts, qu’ils soient d’ordre graphiques ou scénaristiques. Mieux encore, le savoir-faire de Pablos, doublé d’une démarche dont nous devinons les bonnes intentions, nourrissent une alchimie proprement enchanteresse : Klaus s’arroge ainsi une certaine forme de noblesse, marquée du sceau de la sincérité et de la volonté de bien faire.
Un bon point lui permettant de parfaitement s’accommoder de l’universalité de ses sujets, avec pour toile de fond le mythe de Noël dont il revisite librement les composantes. Si nous pouvions craindre un classicisme de fond comme de forme, il en est ainsi tout autre : l’animation y dénote de par son originalité vis-à-vis du paysage majoritaire, faisant sienne les ombres et lumières, les formes et volumes et, surtout, un grain concourant à instaurer une atmosphère proprement magique.
Côté récit, comme évoqué, Klaus est un modèle du genre : des prémices résolument humoristiques au grand final tout en émotions, en passant par l’exploration d’un univers savamment brodé, le tableau d’ensemble s’avère aussi diversifié que captivant. Faisant sien les archétypales querelles de clans et autres thématiques communes (solidarité, générosité et compagnie), le film outrepasse le caractère binaire de ses fondations au moyen d’un brillant jeu d’équilibriste : l’humour est justement dosé entre gags vaudevillesques et traits plus subtils, une galerie de personnages tombant rapidement le masque du manichéisme et, enfin, une propension au « touchant » nous frappant de plein fouet.
Une ombre au constat toutefois : il est regrettable que la sempiternelle ficelle du « Tu nous as trahis ! Ne reviens jamais... pour mieux nous sauver. » soit de la partie, quand bien même Klaus se fendrait d’une acrobatie ironique pour arrondir les angles. Mais quand bien même, ce serait chipoter que de s’attarder davantage sur pareil écueil, celui-ci n’étant pas rédhibitoire pour un sou : car si le long-métrage n’est bien entendu pas exempt de tous reproches ou facilités, l’excellence de l’ensemble et sa ribambelle de bonnes (et belles) idées prévalent à n’en pas douter.
Du baume au cœur, tout simplement.