"Find your way, from darkness to light. "

(https://www.youtube.com/watch?v=nJmxzE72KQk “Exodus” - Wojciech Kilar


3 ans après « To the Wonder » et 4 ans après « Tree of life », Terrence Malick achève cette trilogie sur la quête spirituelle, avec une narration devenant quasiment absente dans ce dernier. « Knight of Cups » est une alliance de ses deux derniers films, il peut être vu comme un aboutissement métaphysique qui avait été entrepris par la cosmogonie dans « Tree of life », la recherche d’un amour merveilleux dans « To the Wonder » et se finissant sur la quête de l’identité dans « Knight of Cups ».


Christian Bale incarne Rick un scénariste tentant de donner un sens à sa vie, ne sachant plus quel chemin prendre, il ère dans les rues de Los Angeles ou déambule dans les studios vides. Durant son « voyage spirituelle », Rick est en quête d’une nouvelle identité, en explorant des nouvelles expériences sexuelles et amoureuses. Il va rencontrer plusieurs jeunes femmes qui essayeront, en vain, de lui rappeler son bonheur perdu dans les limbes. Elles gravitent autour de cet homme en perdition, qui va les emmener une par une, sur sa plage idyllique. Malick film les rapports humains sans dialogues comme deux personnes timides émanant une certaine innocence, une pureté angélique ce dégage dans ces rapports fantasmés.


La photographie épurée du film signée pour la 4e fois de suite par Emmanuel Lubezki qui est le plus grand chef opérateur de tous les temps, est encore une fois d’une beauté picturale unique, filmé en lumière naturelle. On assiste à un florilège de plans sublimes, d’une beauté divine inégalable. Avec ces contres jours crépusculaires subjuguant dans un Los Angeles rappelant certains plans du film « Collatéral » de Michael Mann ou encore de « Koyaanisqatsi » avec ces plans d’autoroutes en accéléré. La musique est un des éléments majeurs du film au même titre que l’image, elle va sublimer les plans notamment avec « Exodus » de Wojciech Kilar.


Cependant, contrairement aux précédents films, « Knight of Cups » souffre par moment d’un montage pratiquement épileptique qui empêche d’apprécier la beauté de certains plans. Le propos du film est aussi moins captivant et ambitieux que le « La ligne Rouge » ou « Tree of Life » par exemple. L’absence de narration et de dialogue sont des éléments majeurs dans le cinéma de Malick, mais ici, ils finissent par porter préjudice à la lenteur du film sur de rares moments. Malgré cela, Terrence Malick m’a emporté et émerveillé une fois de plus avec ce grand moment de cinéma, qui m’a procuré un sentiment d’apaisement, jusqu’alors jamais éprouvé au cinéma.

Lucas_Renaudot
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le 25 nov. 2015

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Lucas Renaudot

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