Kubo c’est d’abord une prouesse technique: de la stop motion maîtrisée comme jamais: décors somptueux, personnages pouvant jouer une palette d’émotion impressionnante, marionnettes créées à des tailles permettant des zooms et dézooms sans perdre en qualité, scènes magnifiques et dantesques de papiers volants, d’origamis, d’un bateau qui se construit sous nos yeux...
Comment ne pas croire à la magie de Kubo, le personnage, quand le film dégage à lui seul une aura magique de bout en bout? C’est un plaisir de voir le gamin raconter ses fables à base d’accords de musique et d’origamis magiques.
L’histoire bien que globalement classique n’est pas en reste, et dès le début on est surpris par la maturité du thème de l’enfant face à la dépression du parent, face à l’absence de l’autre, et les fantasmes qui en découlent. On comprend quelques éléments avant qu’ils ne surviennent mais la poésie nous emporte malgré tout.
Kubo n’est pas que le récit d’une quête pour récupérer des objets magiques, c’est surtout un moment de vie, de la persistance des souvenirs, de la nécessité de se confronter à une réalité moins glorieuse qu’on l’aimerait, de redécouvrir la vraie nature des gens malgré leur apparence changeante, d’apprendre à voir les autres….
Ce film arrive à synthétiser ce qui fait la force des meilleurs contes: un récit épique et fantastique qui n’oublie pas sa part de noirceur et permet de s’y retrouver quel que soit son âge.