A la poursuite d'un peu de cœur rouge dans l'armée Russe.

Parfois, des faits divers passent sans que l’on relève l’importance du drame. Je dois bien confesser que le drame qui est survenu à l’équipage sur sous-marin russe le « Kursk » n’avait pas attiré mon attention, certainement parce qu’un membre de famille est sous-marinier et que l’on ne souhaite pas prêter attention à ce genre de catastrophe…
La reconstitution de cette tragédie par Thomas Vinterberg est d’un déroulé à la fois très classique et chronologique et aurait mérité d’un peu plus de piquant et d’audace.
Dans le registre des regrets, j’ajoute que les Russes parlent Anglais… Nous sommes en 2018, à quand les films qui respectent toutes les langues avec des acteurs de chaque pays concerné ? Cela serait tellement plus plaisant et réaliste…
Clairement, cette proposition n’a pas la profondeur d’un « Das boot » (à voir en version director’s cut) mais le sonar fait tout de même remonter de bonnes choses.
En premier lieu, le film est haletant même pour ceux qui connaissent déjà le dénouement. Quelle incroyable course contre la montre avec des rebondissements qui ne sembleraient pas crédibles mais qui sont pourtant vrais !
Pour que l’empathie fonctionne encore mieux, l’introduction du film mais aussi d’autres passages disséminés aux bons moments nous montrent les familles des marins et l’union quasi sacrée qui unis tous les marins du monde à la mer. Le format d’image plus serré au début du film est une idée déjà vue mais qui montre bien à la fois le regard de l’enfant sur son père mais aussi la proximité des familles qui vivent dans une misère qui détonne avec la splendeur (déjà ternie à l’époque) de la marine Russe.
Léa Seydoux avec sa hargne habituelle, fait mouche en mère combative et Mathias Schoenaerts est impeccable en gradé charismatique.
La recette offre un bel équilibre entre cocktail d’action et d’émotion, saupoudré de bons sentiments qui se heurtent à une réalité politique et militaire bien sombre.
Un film poignant qui assène une grosse claque, comme celle ressentie quand l’eau glacée des profondeurs, qui pénètre dans un sous-marin à la coque percée, vient toucher la peau d’un membre d’équipage…

ATHMOS
6
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le 8 nov. 2018

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ATHMOS

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