Beau mais long

Bon... déjà je voulais juste revenir sur le fait que cette avant première était archi mensongère, et que les 9/10 de la salle c’était des vieux bobo parisien qui lisent l’OBS et qui s’extasient devant une mouche qui vole, en plus ils peuvent pas voir les « jeunes »... ALORS QUE C’EST LE THÈME PRINCIPAL DU FILM.
Passons les détails factuels.
« L’adieu à la nuit » est le dernier film de André Téchiné (qui vieillit et malheureusement ça se ressent) qui dresse la relation entre Muriel, une femme qui gère un centre équestre, avec son petit fils Alex, un jeune adulte radicalisé qui prétend partir au Canada pour « commencer une nouvelle vie ».
Téchiné est vraiment un réalisateur qui aime toucher au documentaire. D’habitude il part de cas particuliers, il les développe, dresse différents portraits, en jouant notamment avec les contrastes...
Dans l’adieu à la nuit la recette n’est pas bien différente ; mais il se rattache à un phénomène de société (qui aujourd’hui n’est plus trop d’actualité) afin de créer un nouveau chapitre de l’histoire. Mais le problème c’est que le film est beaucoup trop coupé pour vraiment s’y repérer. En tout (d’après ce qu’il a décidé) il y’a 6 chapitres : 5 jours de printemps, et le mois d’après. Les journées n’ont pas de vrai structures, on a l’impression de passer de la nuit et de revenir aujourd’hui, même s’il se justifie avec l’éclipse du début (très mal faite).
Bref Téchiné c’est un peu perdu dans les détails, malgré une imagine bien à lui, ce qui fait qu’on se perd très vite dans l’histoire, et on se demande vraiment l’utilité des personnages. Aussi il n’y a pas assez de palette de sentiments et d’émotions ; ils sont trop plaqués et marqués, il n’y a pas d’évolutions des personnages (alors que c’est la marque de fabrique de Téchiné normalement).
La BO est vraiment sommaire, puis même si le film fait tout sauf téléfilm, elle rajoute du pathétique, ce qui n’est pas vraiment très judicieux et qui va à l’encontre de certaines scènes.
En revanche l’image est comme d’habitude vraiment très belle, elle reflète un univers magnifique, des plans à l’épaule sont super bien gérés... c’est vraiment là qu’on ressent tout le parti pris du cinéaste et de sa passion pour la nature.
Pour conclure le film se perd vraiment, c’est dommage car il y’a des bonnes intentions, mais les acteurs sont vraiment mal dirigés. Après je pense que si on aime Téchiné on peut y trouver son compte. Mais on est très loin des Roseaux sauvages, ou encore de Quand on a dix sept ans (qui est selon moi son meilleur film).