D'après une nouvelle du prolifique Philip K. Dick, George Nolfi nous présente un petit film génial. La sensation de ne pas savoir ce qu'on va découvrir quand on va au cinéma ( et que l'on ne regarde jamais les bandes-annonces) peut parfois aboutir à de belles surprises. Matt Damon s'impose de film en film comme un immense comédien. Ce premier film du coscénariste d'Ocean's 12 et de La Vengeance dans la peau est assez étonnant. Au soir d'un revers électoral, un jeune homme politique tombe amoureux dans les toilettes d'une belle jeune fille .Derrière un New York filmé dans des couleurs froides, Matt Damon et Emily Blunt vont courir pour échapper à leur destin et découvrir un univers parallèle à travers moult poursuites dans les rues de New York. On va vite apprendre, à travers les yeux du héros qu'ils courent pour échapper à plus fort qu'eux. La ville de New York tient ici une place cruciale dans le film et participe grandement à construire son ambiance . Même si Matrix et Dark City ou Truman show étaient là avant, tout est particulièrement bluffant. Le réalisateur, qui signe là son premier long-métrage, va nous concocter une critique de la société d'une grande justesse. L'Agence est une délicieuse fable sur l'amour et la volonté que celle-ci peut engendrer chez quelqu'un. C'est en même temps une réflexion sur la notion de libre arbitre. Avec cette belle réalisation et des choix musicaux tout a fait appréciables, nous suivons une histoire originale, mélange entre thriller, science-fiction philosophique et romance.La tension monte crescendo jusqu'au bout du film. La photographie de John Toll , celui de Braveheart, rend les décors New-yorkais impressionnants et inquiétants avec cette teinte grisâtre. L’histoire d’amour en elle-même est assez belle. Matt Damon et Emily Blunt s’en sortent honorablement en faisant croire à leur idylle.Le film n'hésite pas entre comédie romantique et film d'action. Il est volontairement romantique. Cette destinée s'avère déjà écrite et planifiée à l'avance. Le postulat de départ ,c'est que tout hasard serait dû au libre arbitre. Ce thème est assez rarement exploité au cinéma. Avec Emily Blunt , Matt Damon et tous les autres ,particulièrement Terence Stamp, nous avons le droit à un beau casting. Au fur et à mesure que le film avance, on glisse peu à peu dans une autre dimension. Voici donc un petit film audacieux et bien maîtrisé. On perçoit l'influence des peintures de René Magritte avec ces chapeaux et tous ces espaces vides dans cette grande ville de New York. Le metteur en scène prend bien soin de prendre son temps pour découvrir ses personnages. Il y a assez peu d'action. Ici, on ne tue presque personne. Au final , voilà un film vraiment intéressant et captivant, qui se suit avec plaisir.