Après le succès des aventures de Rabbi Jacob en 1973, de Funès était remonté sur les planches. Un rythme d'enfer qui lui sera fatal puisqu'il fera un infarctus qui le tiendra éloigné des plateaux de tournage durant 3 ans. Tout le monde, y compris lui-même, pensait alors que jamais plus on ne le reverrait dans un film. Et c'est finalement Christian Fechner, le frère du Charlot Jean-Guy et futur producteur des Bronzés, qui arrivera à convaincre les assureurs de le faire tourner.

Sous la houlette de Claude Zidi, on assiste au retour de Louis de Funès sous les feux des projecteurs. Mais un retour où l'on voit le célèbre acteur comique amaigri et allant vers un comique moins agressif (plus de gesticulations ni de grimaces) mais toujours aussi efficace selon lui. A ses cotés, la star montante de l'époque, Coluche. Un immense respect naît entre les deux comédiens. C'est de Funès qui a imposé le comique et demanda à ce que son nom figure à coté du sien et avec la même taille de caractères sur l'affiche. Coluche lui ne se privera pas de lui faire quelques blagues sur le tournage et très vite de Funès voit en lui un éventuel successeur.

En ce qui concerne le film, pour moi Zidi n'est pas Oury. Il n'y a pas le même rythme effréné, le même burlesque qui caractérisent les films du second. Dans L'Aile ou la cuisse, les situations comiques sont poussives et prévisibles. de Funès y joue une nouvelle fois un rôle haut placé, celui d'un critique culinaire, auteur de plusieurs guides et livres de cuisine, fraîchement élu à l'académie française et qui doit faire face à l'empereur de la mal bouffe, l'infâme Tricatel. Coluche joue le rôle de son fils qui n'a pas envie de suivre la même voie que son père. Lui préfère le cirque. Cette incompréhension père/fils est à peine évoquée et c'est dommage mais ce n'est pas non plus le but du film.

Il se laisse tout de même revoir car de Funès a toujours cette passion de jouer au fond des yeux. Passion qu'on ne voit plus aujourd'hui chez nos acteurs.
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le 28 août 2013

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