L'Alpagueur est une impressionnante occasion manquée : on nous promet un affrontement entre Cremer (très bien) et Belmondo (au faîte de sa gloire) par Lanzmann et Labro, donc un duel qui avait tout pour prendre des proportions mythiques. Sauf qu'il se la joue Heat, retardant la confrontation des protagonistes, et en l'occurrence à un tel point que toute tension se perd dans des péripéties qui n'ont plus réellement à voir avec leur intérêt réciproque - d'autant que Cremer ignore globalement l'existence de Belmondo - et davantage avec la volonté de l'acteur-star de se mettre en valeur dans ce qui est surtout son film. Or voir un Bébel qui se répète, moins bien écrit que généralement, et chercher surtout à poser, cela ne suffit assurément pas à rendre le film recommandable - pas même pour Cremer.