J'avais à peu près dix ans lors du déroulement de ce fait-divers en décembre 1994 et c'est peut-être pour ça que le souvenir de cet avion cloué au sol à Marseille m'a autant marqué comme le réalisateur. Un détournement d'avion que l'on avait suivi en direct à la télévision comme les attaques du onze septembre, sept ans plus tard.
Entièrement tourné caméra à l'épaule, puisant ses inspirations du coté de Greengrass et Spielberg, Julien Leclercq nous propulse au cœur de la préparation de ces hommes entraînés comme des athlètes et habitués à ce genre de mission à très haut risque. On a pu le voir récemment avec les attentats djihadistes en 2015-2016, on ne peut que leur rendre hommage en soulignant leur courage et leur dévouement.
Alors bien entendu, les scènes clichées ne nous sont pas épargnées : la femme et la petite fille qui se rongent les ongles, la cellule de crise totalement inutile (on a affaire à des fanatiques qui ignorent le mot négociation) mais quand Leclercq se focalise sur l'avion, qui est quand même l’élément-clé du film et de l'affaire, là c'est beaucoup plus efficace.
Autre critique : on apprend rien pour quiconque avait suivi le tout à la télévision. Pas de prise de position du réalisateur ni de politique. Balladur en tant que Premier Ministre de l'époque et Charles Pasqua ministre de l'Intérieur (qui a plutôt bien géré l'affaire), apparaissent brièvement dans une ou deux images d'archives et c'est tout. Il y avait peut-être matière à creuser à ce niveau-là.