Tiré d'une histoire vraie, ce film se devait d'être bon puisqu'il demande 2h20 d'attention de la part du spectateur. C'est gagné : le film réussit à nous tenir en haleine du début jusqu'à la fin. Le scénario commence avec la disparition du petit Walter Collins, que sa mère, qui l'élève seule, constate en revenant le soir de son travail dans un centre d'appels. Elle déclare sa disparition à la police de Los Angeles qui lance une enquête. Cinq mois plus tard, ils crient victoire et lui ramènent un petit garçon qui calme être Walter Collins. Sa mère est formelle : ce n'est pas lui.
Elle s'en plaint à l'officier de police responsable, qui l'envoie paître de moins en moins aimablement avant de la faire interner dans un asile psychiatrique. Traitée avec des manières que ne renierait pas Herr Mengele, elle en sort finalement grâce notamment au soutien d'un révérend qui s'exprime quotidiennement à la radio pour condamner l'incompétence et la corruption de la police de Los Angeles. L'enquête reprend.
Un jeune garçon intervient alors, échappé d'une ferme où il avait été tenu prisonnier après un kidnapping, et où il avait assisté aux meurtres de plusieurs jeunes garçons.

Angelina Jolie est époustouflante dans son rôle de mère éplorée, presque trop belle (la véritable Christine Collins ne l'était pas), trop chic. Elle est généralement froide comme la glace, succombant parfois à des crises de larmes et d'hystérie. Le ton est sobre : c'est du Clint Eastwood. Tout est en retenue, donné à voir au spectateur sans en rajouter. John Malkovitch y est lui aussi sobre, jouant un révérend bienveillant et respectueux. Les personnages sont assez tranchés : noir, blanc. On retrouve de nombreux plans clair-obscur, et ça se retrouve aussi dans le récit.

Très bon film, à l'esthétique parfaite, mais au message final un peu dérangeant peut-être. Que veut cette femme, sinon un peu d'espoir, au détriment peut-être de l'hypothèse la plus cruelle mais la plus probable ? C'est ce que nous disent en tout cas la scène de fin et le sourire triomphant d'Angelina Jolie.
Mindfulista
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le 16 août 2010

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