Du caviar sur les pavés

Le contre-coup des fêtes de Noël pouvait laisser quelques surprises dans les méandres du cinéma. Il reste de l'entrée en dessert.

Aussitôt, je rebondis sur le choix du caviar dans mon titre. C'est prestigieux, mais tout le monde est en droit de ne pas aimer. Un peu la même chose avec Vincent Cassel. Pour ma part, je l'ai trouvé crédible et épais pour habiller un Vidocq réussi. Le listing d'acteurs est de gala. Évidemment, Fabrice Luchini apporte son puits de science moraliste. Denis Ménochet est la touche d'humour du film et Freya Mavor fut étincelante pour épauler Vincent Cassel. À mon seul regret que la réalisation ai trop vulgarisé les personnages féminins.

J'aurais pu ajouté les bons malfaiteurs Denis Lavant ou August Diehl, même si rien ne vaut Daniel Day-Lewis dans Gangs of New York. Mais c'est dire l'agréable surrabondance de personnages. Je valide amplement ce souhait, nous sommes dans les rues de Paris tout de même. Je passe d'un coup de balai l'aspect technique, très fidèle au contexte napoléonien. En revanche, la musique manque d'envergure dans la capitale reconstituée. Pas de détachement sonore particulier pour mes oreilles, qui attendaient mieux du classique de Marco Beltrami et Marcus Trumpp.

À l'essentiel, l'Empereur de Paris dicte une narration plutôt halletante. Pas de blablas grotesques et quelques répliques sympa. Vidocq passe de bagnard à chef policier à travers coups de pistolets permanents. Référence involontaire au jeu vidéo Assassin's Creed dans la conception brutale des meurtres. Les fusillades très terriennes aux cadrages premiers plans, laisseront cependant de côté l'aspect tactique. Richet nous emmène tête baissée dans la mêlée, bien que ce soit voulu sauce Tarantino.

Si les enquêtes de Sherlock Holmes avaient pourtant une place à prendre dans les tavernes françaises, Vincent Cassel et consorts ne sont pas moribonds. Dynamique et sombre, l'Empereur de Paris s'extirpera d'une notoriété lugubre je l'espère.