L'Emprise des ténèbres par CVOR

Wes Craven, n’a pas décroché son statut de maître de l’horreur pour rien. S’il commence sa carrière avec des œuvres à petits budgets qui deviendront cultes par la suite ("La dernière maison sur la gauche", "La colline à des yeux"), c’est grâce à l’un des personnages les plus mythiques du cinéma d’horreur qu’il trouva sa voie. En effet, en 1984, c’est avec le film "Les griffes de la nuit", que Wes, attire l’attention du grand public et des studios. L’horrible Freddy Krueger, un croque-mitaine brûlé vif, vient se procurer les âmes des adolescents à travers leurs cauchemars, et armé d’une main aux griffes acérées, provoque des flots d'hémoglobines et une angoisse des plus palpables dans l'un des slashers, des plus mémorables.

Après, ce succès, il enchaîne avec deux films plutôt médiocre ("La colline à des yeux 2", "L’amie mortelle"), mais revient ensuite, en 1988 avec l’un des films les plus marquant de sa carrière, le surprenant : "L’emprise des ténèbres".

Filmé et monté dans un style simple et efficace, il nous propose une plongée intense entre le scénario adroit d’un film d’horreur et le réalisme cru d’un documentaire. Un film qui s’inspire d’une histoire vraie, mêlant habilement enquête sur les origines du mythe de zombification et l’univers fantastique dans lequel se trouve aventuré le personnage principal, campé par le brillant Bill Pullman.
Adapté d’une étude sur le rite vaudou en Haïti, Wes, décide d’y réaliser la plupart des scènes de son long-métrage, les autres se tournant dans un pays voisin au climat similaire, La République Dominicaine.
L’enfer, qu’il nous propose à travers son œuvre, bénéficie d’une esthétique et d’un style bien en marge du travail qu’il a si souvent proposé. Pourtant, l’œuvre se savoure aujourd’hui, près de 30 ans après sa sortie, avec la même angoisse et folie qu’à l’époque, proposant des scènes horrifiques qui demeure toujours d’une incroyable efficacité, des sursauts et des hallucinations terrifiantes.

Pour ma part, ce film est l’un des plus brillants de la carrière du Maître. Il vous met à cran, propose un film des plus flippant, avec une intelligence méthodique de la mise en scène et du traitement du sujet. Et alors même, qu’aujourd’hui, on pourrait certainement produire et réaliser des films d’horreur à gros budget, il n’est pas courant de trouver des films qui proposent ce genre de résultat subversif, au réalisme des plus envoûtants.

Un classique des plus recommandables, du grand Wes Craven.