Water Cluzet
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En 1993, Claude Chabrol décide d'adapter L'Enfer, le scénario d'Henri-Georges Clouzot pour son film inachevé (1964), à sa sauce. François Cluzet, Emmanuelle Béart, Marc Lavoine, Nathalie Cardone, André Wilms et Mario David (qui jouait initialement dans la version de Clouzot) reprennent les rôles tenus autrefois par Reggiani, Schneider, Jean-Claude Bercq, Dany Carrel, Maurice Garrel et André Luguet. Curieusement, le tournage se passe pour le mieux et le film attire 931 118 entrées.
Evidemment, Chabrol n'avait pas un budget illimité (un peu plus de 5,1 millions d'euros) et son film ne joue pas vraiment sur l'expérimentation. En revanche, il s'impose comme un véritable film d'horreur où plus vous avancez, plus la jalousie devient extrême. Le spectateur est alors en totale empathie pour Béart, à la fois terriblement sensuelle et martyrisée de la pire des manières par un mari fou. On pense parfois que cela va aller mieux, mais le cercle vicieux revient systématiquement avec des dérives encore plus spectaculaires. D'autant que Chabrol ne dévoile aucune fin, laissant le spectateur se faire une idée de ce qui va arriver... ou pas.
Cluzet s'avère véritablement frappadingue, semblant réviser pour son futur rôle des Petits mouchoirs (Guillaume Canet, 2010). Sauf qu'ici on n'a pas trop envie de rire. D'autant que le personnage est véritablement irrécupérable, faisant même culpabiliser sa femme et pensant que c'est elle qui est folle.
Chabrol signe un film glaçant et impressionnant sur la jalousie maladive et autant dire que les 1h40 seront parfois bien difficiles.
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le 24 févr. 2021
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