L'Enfer d'Henri-Georges Clouzot par Cinemaniaque
Sur la forme rien de passionnant : le documentaire est d'une simplicité, d'un académisme et d'une linéarité constante. C'est donc bien le fond qu'il faut regarder, ce film maudit d'un cinéaste hors norme. Comment d'un "petit film", on passe à un projet dantesque, inouï, confiés aux mains d'un mégalomane qui perd tout sens pratique pour s'abandonner à ses désirs expérimentaux les plus fous. L'enfer aurait pu être un film unique, une histoire toute simple virant à l'expression visuelle de la folie, en lorgnant entre l'expérimental et le cinéma impressionniste, avec une Romy Schneider éclatante de beauté et un Serge Reggiani troublant et effrayant en mari jaloux. En dévoilant petit à petit ce film qui ne verra jamais le jour, Bromberg laisse apparaître les difficultés de la création cinématographique et la folie d'un cinéaste, tout en soulignant pourquoi un film peut ne pas naître. Moins fun que Lost in La Mancha, dans le même registre, mais tout aussi puissant et frustrant.