On dit communément que ce qui se passe dans le sport est le reflet de notre société. Oliver Stone prend le football américain, sport national aux Etats-Unis, et, une nouvelle fois, dresse un portrait peu flatteur mais néanmoins comparable à ce qui peut se passer en France, de l'Amérique à travers ce sport.
Pas de favoritisme, tout le monde est coupable. Les supporters de chaque camp, de vrais fanatiques, n'hésitant pas à se battre dans les tribunes, les joueurs qui prennent la grosse tête, se droguent, se dopent, leurs femmes qui en profitent, l'entraîneur, lui, est incapable de se renouveler et prône des méthodes vieilles de trente ans. Quant à la présidente elle représente l'industrielle ne connaissant rien au football, le voyant juste comme un moyen de faire de l'argent et menaçant l'entraîneur au bout de seulement trois défaites et enfin les médias qui consacrent star du jour au lendemain un joueur ayant juste disputé un bon match. L'alcool et les femmes sont aussi décrites comme des excès dans la vie de ces gladiateurs des temps modernes.
Al Pacino dans le rôle de Tony d'Amato est une fois de plus impeccable dans un rôle de coach usé par la vie, les victoires, les défaites, un parcours sentimental chaotique, ce qui semble être le genre de personnages auquel il se destine vers la fin de sa carrière. Jamie Foxx en jeune aux dents longues et Cameron Diaz en patronne bulldozer complètent le casting avec James Woods, Dennis Quaid et Oliver Stone himself en commentateur.
Le film durant près de deux heures trente est monté comme un clip. On est propulsé au cœur de l'arène avec les sportifs et les chocs entre eux font froid dans le dos. Il n'est absolument pas nécessaire de comprendre les règles du football américain, le propos n'est pas là, même si cela facilite la compréhension des parties. A l'issue de la vision du film, on en sort éprouvé à cause du montage, comme après un bon match.