Avec ‘L’Exoconférence’, Alexandre Astier a expérimenté une nouvelle sorte de spectacle. Le fond est passionnant, mais la forme n’est pas exempt de défauts.
‘L’Exoconférence’ aurait probablement profité d’un traitement plus magistral. En fait, la conférence scientifique qu’Alexandre Astier ponctue de son humour mordant n’avait pas vraiment besoin des courtes mises en scènes supplémentaires pour faire rire. Non seulement, le comédien est davantage dans son élément en conférencier, maîtrisant ses effets et transmettant sa passion, mais il annonce le contenu des sketchs juste avant de changer de personnage. Des sketchs comme la rencontre entre Américains et Russes lors de la découverte des premiers FAN ou le briefing des martiens avant leur mission sur Terre étaient par exemple complètement dispensables. En outre, les interactions entre Alexandre Astier et l’IA Swan sont plus agaçants qu’autre chose. Pour autant, la mise en scène est de qualité, avec des animations visuels et sonores efficaces.
Pour ce qui est du fond, ‘L’Exoconférence’ est passionnant. L’introduction sur la cosmogonie, l’histoire des premiers FAN, les prises de recul quant aux supposés témoins, les considérations sur la vitesse lumière : le comédien maîtrise son sujet et parvient à intéresser n’importe quel spectateur. Même la progression de la réflexion est particulièrement bien menée. En particulier, sa conclusion est percutante : « On s’en fout, on est trop loin ». On regretterait même que le spectacle ne se soit pas achevé sur cette phrase. On adorera encore le laïus sur la plaque de Pioneer, qui n’est pas sans rappeler le comique de répétition d’Arnaud Tsamère.
Un spectacle original, passionnant, même si la forme est imparfaite.