Quelle brillante idée Olivia de Havilland a eue. Après avoir vu la pièce de théâtre The Heiress à Broadway (elle-même adaptée de la nouvelle Washington Square de Henry James), elle approcha William Wyler pour la diriger dans une adaptation au cinéma.... Rôle qui lui fera gagner son 2nd Oscar.
-L'histoire :
Catherine Sloper est héritière d'une grande fortune, elle n’est pas très à l’aise avec les hommes. Son père, le Dr Austin Slopper aimerait qu’elle trouve un mari. Lors d'une soirée, Morris Townsend la séduit, ils sont rapidement sur la même longueur d'onde et très vite Morris la demande en mariage. Il apprécie son air un peu gauche et sa franchise. Mais... le père de Catherine pense plutôt que Morris est vénal, et tente de profiter de sa fille. Qui a raison... qui a tort.... Personne n'est irréprochable...
Le film tourne principalement autour de ces 3 personnages. Un trio d’acteurs très convaincants. Olivia de Havilland d’une justesse incroyable tout au long du film, sait comme toujours transmettre avec précision les émotions. On ressent beaucoup d'empathie pour elle.
Ralph Richardson aigri suite au décès de sa femme en père assez dur et très cruel envers sa fille.
Montgomery Clift réussissant à laisser planer le doute quant à ses réelles intentions..
Concernant le triangle père-fille-amant, je pense que le père avait bien cerné Morris, il était intéressé par l'argent. Pourquoi serait-il parti précipitamment et sans aucune explication, au lieu de venir la chercher comme prévu. Quand on aime réellement quelqu'un on ne peut supporter de faire souffrir cette personne, qu'elle pense du mal de nous de manière erronée, encore moins qu'on l'ait abandonnée.
De plus sans l'être aimé, le temps semble être une éternité, attendre tout ce temps, c'est impossible.
Cette fugue avec Morris, le mariage et donc l'abandon de l'héritage (qui au final était sûrement un test du père) aurait été la parfaite preuve d'un amour pur et sincère.
Le père n'avait pas d'amour à donner à sa fille, mais pourquoi autant de méchanceté. Un bon père aurait cherché à donner confiance à sa fille, pas la rabaisser sans cesse.
La fille aura gardé son héritage, héritage complet où même l'aigreur lui sera transmis. Elle assouvira ses désirs de vengeance. Laissant cruellement Morris « gratter » à sa porte.