La salle de cinéma, c'est un peu comme une gare : on y trouve des gens qui ont du talent et d'autres qui n'en n'ont pas. Notre réalisateur fait incontestablement parti de la première catégorie après son premier film, que j'oserai qualifier d'irréprochable. S.Marnier nous prouve qu'il a une patte, un certain sens pour une narration tout en nervosité sur lequel se déroule le scénario. Scénario qui peut paraître confus mais qui nous mène à la conclusion inévitable et absolue préparée depuis le début du film.


Tout comme le réalisateur, les acteurs assurent un boulot de qualité. Y-a-t-il vraiment besoin de vanter les mérites de L. Lafitte : que ce soit au théâtre ou au cinéma, il arrive toujours à trouver le ton juste, les bonnes mimiques. Bref, il est bon, vraiment bon. Ce film est l'occasion pour de nombreux jeunes acteurs de faire leurs premiers pas : pari réussi. Tu as tous envie de les baffer une bonne douzaine de fois chacun pour leur arrogance et leur assurance de petit merdeux. Ces jeunes bobo-arrogants qui semblent trop motivé à réussir leurs études (on parle du brevet, là) que cela en devient suspect. Notre pas-si-jeune professeur titulaire va donc hériter d'une classe de jeunes intellectuellement précoces.
Et le personnage de L.Lafitte, Pierre, ne va pas mettre beaucoup de temps à se rendre compte que 6 d'entre eux sont assez cyniques, hautains pour des jeunes de 15 ans. Le reste de l'équipe pédagogique semble ne rien voir ou se cache derrière l'excellence de leurs résultats. Tandis que les appels suspects s'enchaînent sur le portable de Pierre, ce dernier commence à se sentir épié et craint de perdre la boule face à ces jeunes imperturbables et convaincus d'avoir raison sur toute la ligne.


La bande-sonore participe à la nervosité de la narration qui semble rehausser ses objectifs en permanence pour emmener les spectateurs à attendre le pire. Pour finalement doucher tout le monde. Le pire n'arrivera pas. Ouf ! Petite scène de conclusion afin de calmer les esprits. Et hop, perdu !


J'aime l'idée que malgré tous les choix possibles à faire à la place du héros, le fin soit inéluctablement la même. Qu'une fois le destin écrit, il n'y ait pas d'échappatoire. Je trouve que ça ne gâche pas ni l'histoire ni la conclusion. En tout cas, le film ne me semble pas moins bon. Autant le sort des personnages n'est pas une surprise autant la façon dont ils affrontent leur sort est une bonne idée non prévisible : à la limite de l’invraisemblable d'ailleurs mais bon...


Une filmographie à suivre avec beaucoup d'intérêt surtout que ce réalisateur sait s'entourer d'acteurs de qualité : après M.Fois, c'est au tour de L.Lafitte. A quand le prochain film ?

BlackHornet
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le 8 janv. 2019

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