Dodo... L'enfant do... L'enfant dormira bien vite

Alors pour ce qui est de la mise en scène il n'y a pas à chier Béla Tarr est doué. Et puis c'est tout.
Il faut dire que notre hongrois national sait filmer le néant d'une manière saisissante, il est vraiment fort de nous pondre un film de 2h12 alors qu'une heure aurait suffit. Les plans-séquences sont rigoureux mais s'étirent et filment parfois inutilement. Les seuls plans ayant retenu mon attention sont ceux sur le personnage principal, un homme aux traits fatigués. A vrai dire la première demi-heure peut se révéler intéressante même si on s'attend déjà à s'emmerder à un moment ou à un autre. A la demi-heure justement c'est à peu près là que surgissent les dialogues en français et là je lance un grandissime OLOL! Mais qu'est-ce que c'est que cette postsynchronisation à deux balles? Les personnages sont censés être de purs français de souches mais ils parlent avec un accent résultant d'un subtil mélange entre le hongrois et le polonais médiéval. Absolument inaudible. Le père parle comme un demeuré, Tilda Swinton on ne comprend rien à ce qu'elle dit, la fille parle tel un robot rouillé. Bref le hongrois il s'est fait dessus sur ce coup-là.

Outre cette synchronisation grotesque il y a aussi le manque de naturel des dialogues, et ça ce n'est pas seulement dû au mauvais doublage.
Ensuite j'en reviens à un des principaux maux que l'on peut ressentir devant L'homme de Londres: on s'emmerde. Je mets au défi quiconque n'a pas baillé devant ce film. L'action est lente, d'habitude un rythme lent ne me gêne pas quand il a quelque chose à offrir, quand il nous donne matière à contempler. Sauf que là c'est trop lent et il n'y a rien à contempler d'autre que des visages usés. Bon en étant tout à fait honnête la photo est soignée et l'éclairage assez bien foutu mais voilà, le film se résumé à cela. Je n'ai pas tellement eu l'impression de voir un film mais plutôt un "truc", un truc austère, sans vraiment d'âme et pénible à regarder. Un film sans intérêt.
Moorhuhn
2
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Souffrir... Mon plaisir. Confessions d'un masochiste

Créée

le 10 sept. 2012

Critique lue 618 fois

2 j'aime

Moorhuhn

Écrit par

Critique lue 618 fois

2

D'autres avis sur L'Homme de Londres

L'Homme de Londres
Sergent_Pepper
6

Ancre le ciel et l’enfer.

Le mystère s’épaissit : alors qu’on s’était échiné à expliquer les raisons pour lesquelles le cinéma de Bela Tarr n’est ni poseur, ni gratuit, ni snob après les chocs esthétiques des Harmonies...

le 16 mai 2020

4 j'aime

L'Homme de Londres
Caine78
4

Critique de L'Homme de Londres par Caine78

Ah, ça ! C'est beau, c'est élégant, Bela Tarr manie les mouvements de caméra comme peu de cinéastes, le pouvoir hypnotique du film faisant son effet pendant un petit moment. Cela dit, lorsque l'on...

le 24 avr. 2018

2 j'aime

L'Homme de Londres
JohnnyBlaze
8

Au moins, c'est du Cinéma.

Dans la famille des films boursoufflés, je demande le fils difforme! L'Homme de Londres, c'est ça: des doublages français dégueulasses sortis de nulle part, une postsynchronisation faite à l'arrache,...

le 26 juin 2014

2 j'aime

Du même critique

Monuments Men
Moorhuhn
3

George Clooney and Matt Damon are inside !

Ma curiosité naturelle, mêlée à un choix de films restreint sur un créneau horaire pas évident et dans un ciné qui ne propose que 10% de sa programmation en VO m'a poussé à voir ce Monuments Men en...

le 12 mars 2014

60 j'aime

7

Eyjafjallajökull
Moorhuhn
1

Eyenakidevraiharetédefairedéfilmnull

J'imagine la réunion entre les scénaristes du film avant sa réalisation. "Hé Michel t'as vu le volcan qui paralyse l'Europe, il a un nom rigolo hein ouais?", ce à quoi son collègue Jean-Jacques a...

le 23 oct. 2013

59 j'aime

6

Koyaanisqatsi
Moorhuhn
10

La prophétie

Coup d'oeil aujourd'hui sur le film Koyaanisqatsi réalisé en 1982 par Godfrey Reggio. Point de fiction ici, il s'agit d'un film documentaire expérimental sans voix-off ni interventions, bref un film...

le 1 mars 2013

56 j'aime

9