-Terry Gilliam est un survivant. Il a porté pendant des années un projet de film qui lui tenait à coeur, a tourné successivement de nombreuses versions de son film avec diverses générations d’acteurs/ actrices avant de pouvoir finalement porter sur grand écran son film, avec une génération actuelle d’acteurs.


Et ça se ressent dans son oeuvre. L’homme qui tua don quichotte est littéralement la métaphore des galères que Terry Gilliam a traversé pour tourner son film et le produire, à cause d’un conflit avec un producteur sur des ayants droits. Et tout, quasiment tout dans son film renvoie à la production cinématographique.


En effet, le plot du film est assez simple, mais également complexe. On suit Tobby ( Adam Driver, impeccable dans son role) un réalisateur hollywoodien chevronné, qui tourne un remake à gros budget de son film étudiant, l’homme qui tua don quichotte. Plus jeune, tobby avait tourné ce film amateur avec des comédiens issus d’un petit village espagnol perdu, et ce qu’il ne sait pas, c’est qu’il a littéralement bouleversé la vie de ces acteurs improvisés.


L’ancien forgeron qui incarne don quichotte s’est littéralement pris pour Don quichotte, la fille du barman qui jouait la princesse a finalement eu une vie aux antipodes de ce qu’elle souhaitait ( l’actrice qui va finalement passer par la prostitution/les faveurs sexuelles avec les producteurs pour réussir) ect ect


Tobby est présenté au début du film comme un infâme connard, qui nage dans un milieu de requins, obsédés par le pognon, dans un milieu de pouvoir. Tobby est confronté a un producteur véreux, qui a une superbe femme incarnée par olga kurylenko, et que tobby va essayer de prendre comme amante, meme si cela va échouer.



  • [ ] En effet, Tobby est différent de ce milieu de requins par une seule chose. C’est un artiste, et il est vraiment passioné par son art. Aussi lorsqu’il croise un gitan mystérieux qui va revenir plusieurs fois dans le film, comme un effet comique/mystérieux,il est intrigué car celui ci possède un exemplaire de son ancien film d’étudiant. Tobby va donc le regarder à nouveau et décider de retourner sur son ancien lieu de tournage.


C’est là que l’histoire commence. Sur un malentendu, tobby va se retrouver enfermé dans une voiture de police mais va etre délivré par son ancien acteur, qui se prend pour don quichotte, et va se voir affublé du role de sancho. Commencera alors un voyage initiatique, délirant, absurde pour tobby.


Entre hallucinations, scènes incohérentes, mélange entre réalité et folie, terry gilliam aborde des thèmes contemporains qu’il n’aurait peut etre pas abordé dans ses deux précédentes versions, et surtout, surtout il aborde le milieu du cinéma. Un milieu qui est cruel, malsain et qui broie littéralement Tobby, au point de lui faire à la fin du film, endosser le role de don quichotte, un vieux fou errant, mais ne vaut il mieux pas etre fou et garder son honneur que d’etre corrompu jusqu’aux os et superficiel ?


Le film est un bad trip, avec des moments complètement what the fuck tellement que ça en devient marrant, et des moments évidemment non politiquement correct. Le casting est sincèrement, que ça soit le faux don quichotte, tobby ou encore le love interest de tobby, incarné par une actrice portugaise dont j’ai oublié le nom, mais qui ressemble pas mal à la future Penelope Cruz.


Foncez voir ce film, car il est vraiment excellent, meme si les effets spéciaux sont vraiment pas terribles, et que certains moments parfois trainent en longueur.

SpiderVelvet
8
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le 8 juil. 2018

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SpiderVelvet

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