Soyons clairs : ni la note ni l'avis ne sont en rien une tentative de polémique ou d'originalité. En fait, si je n'avais pas autant d'éclaireurs/éclairés fascinés par cette chose, je m'abstiendrais d'écrire à son sujet quoi que ce soit. Je ne compte ni vous faire changer d'avis, ni me justifier, ni m'excuser. C'est juste pour éviter une éventuelle avalanche de ququuuuuuuoi ??? auxquels il faudrait répondre un par un dans les commentaires. Je préfère les insultes aux questions, le scandale à la redondance.

Alors oui ce long-métrage est une merveilleuse leçon d'humilité puisque 52 personnes ici l'ont aimé contre deux 5 et mon 3 : j'ai passé 1h40 à me dire que j'avais tort et que je ne comprenais rien à rien. J'ai pu aussi grâce à lui affiner mes frontières esthétiques entre le rien et le quelque chose. Et puis, chouette, il m'a aussi permis de penser à aller acheter une cartouche pour mon imprimante et une ampoule pour la salle de bain.
Sinon, voilà. Ne venez pas me dire que c'est beau, poétique, bien mis en scène, poignant, incroyable... d'abord, ne parlez pas à quelqu'un qui a mis 3 à ce film là.

Pour moi, des gens qui n'ont aucune interaction entre eux, si ce n'est se foutre une baffe à la 32e minutes, se sourire devant un poisson à la 56e minute, et se regarder de travers parce que ça ne sert à rien de pleurer à la 92e minute, me restent très très très indifférents. Qu'ils s'amusent à monter une colline avec des seaux d'eau pendant 31 minutes, qu'ils enlèvent une racine, prennent un bain, regardent l'horizon, je m'en tape. Ils ont l'air de s'en taper aussi pas mal. C'est quoi ce parti pris de refuser le moindre dialogue, mais de quand même vouloir faire un film réaliste ? Et de combler par une musiquette insupportable dès la 3eme reprise (alors qu'en dire à la 168e ?) Et d'enchainer les scènes les plus dénuées d'enjeu pendant 1h24, pour finir par rattraper vite fait un drame par les cheveux, histoire de faire pleurer dans les chaumières ? Parce que oui, j'ai trouvé ce machin totalement dénué de la moindre étincelle d'intérêt pendant 1h24 et carrément démago pendant les dix dernières minutes.

Bon, j'arrête là, je sais bien que je parle à un mur. Et c'est peut-être (bien malgré lui, d'ailleurs) la seule chose fascinante de ce truc : nous faire toucher du doigt notre solitude d'homme au sein des hommes. Nous ne pourrons jamais nous comprendre, ni comprendre les autres. Nous ne faisons que faire semblant.
Chaiev
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le 13 nov. 2011

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