La décennie 1975-1985 de Belmondo représente pour moi de très bons souvenirs d'enfance. Si c'est votre cas également, vous devez appréhender le "revisionnage" des films de cette période maintenant que vous avez un peu plus de bouteille ; et surtout d'exigences.


N'ayez craintes, cet Incorrigible, est un cru qui vieillit plutôt bien et garde tout son panache. Bien évidemment, Belmondo fait du Bébel, Audiard du Audiard, etc., le tout condensé dans un vaudeville dont la bêtise des gags va crescendo à mesure que l'histoire avance, et où Belmondo enchaîne pitreries, mimiques et grimaces, déguisements et personnages farfelus, rendant toujours plus fou son entourage.


"Entourage" qui justement fait la force du film. Les personnages secondaires ne se contentent pas d'accompagner la star française, éclipsés par son jeu (parfois excessif) ou son aura naturelle. Par exemple en quasi deuxième acteur principal, Julien Guiomar étincelle, les dialogues d'Audiard lui collant à la peau. Son monologue "siracusio-montsaintmichellien" constitue pour moi un des meilleurs moments du film et un grand moment de cinéma tout court. Sans lui le rendu final n'eût été le même, c'est une évidence. A côté de lui, Charles Gérard, délicieux et éternel second rôle, mainte fois remarqué et devenu au fil du temps indispensable au cinéma d'Audiard (à l'instar des Maurice Biraud et Robert Dalban) est une fois de plus parfaitement sa place.


Finalement, avec l'Incorrigible, notre Bébel national entame plus ou moins une décennie de films taillés sur mesure, entouré de ses copains (Lautner, Audiard, Giomarch...). La plupart des scénarios étant alors écrits par lui même, pour lui-même, avec plus ou moins de réussite.
Rien de bien surprenant dans ce vaudeville flirtant parfois avec la caricature voire le grotesque, mais de bons acteurs, des répliques qui restent en tête ; les ingrédients d'un classique du cinéma français. Peut-être le meilleur de la série "Bébel 75-85".

SnakeP29
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le 17 janv. 2019

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Snake Plissken

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