L'Incroyable Burt Wonderstone par tobor

Film chaudement recommandé par mon fils de 16 ans,
pour qui je passerai volontiers pour un vieux con grâce à ma critique acerbe.
Il est vrai que la perf de Jim Carrey (qui m'insupporte généralement au plus haut point) y est carreyment inattendue et pas mal menée.
Buscemi reste lui cantonné dans le sur-jeu propre à la grasse comédie et son compère est d'une platitude consternante.
La romance est navrante, insulte à l'intégrité féminine: oui, c'est le leader qu'il lui faut, même s'il est très très con, son charisme et sa renommée suffisent! Devant tant d'abrutissement et de lourdeur, la simple expression d'un once d'humanité représente pour elle les portes du bonheur, de la compassion et de l'amour.

Mais que nous raconte le film en sous-couche? Il jongle avec les secrets de la réussite spectaculaire dans les salles les plus renommées et les hôtels de luxe. On nous y livre, non sans humour, le "truc" ultime: faire disparaître le public. Ce réel succès qui porte les héros au rang de stars confirmées du magic-show consiste en une sordide arnaque qui métaphore l'usurpation du talent par le pouvoir.
C'est la concrétisation du rêve Huxleyien: la société du consentement.
Empoisonner, droguer contre sa volonté toute une salle dont des enfants, pour ensuite les ranimer ex-nihilo et crier à la magie, voilà la clef du succès: une opération militaire!
À mi-chemin entre la "dénonciation" puisque on voit pendant le générique de fin, le traitement grossier et exagéré des corps inanimés que l'on déplace, et l'acceptation: c'est bien ce qui fait le bonheur du publique, se faire rouler! on est supposé recevoir l'ensemble comme une sympathique réussite, grinçante mais effective.

Ce film nous offre le préalable à "l'empoisonnement des masses pour son bien" comme récréation pour de grands enfants prêts à tout accepter.

Je n'adhère simplement pas!