Gilles Perret apprécie Jean-Luc, leader insoumis au verbe charismatique. Le filmer pendant sa campagne présidentielle révèlera-t-il toutes les richesses de sa personnalité ? Couci-couça... Son film est linéaire, lisse, trop chronologique. Scénario et mise-en-scène manquent d'idées. Les seules surprises de la campagne 2017 ne suffisent pas. Mélenchon progresse soudain dans les sondages, va-t-il atteindre le second tour ? Aucun suspense, nous connaissons les résultats...
Des extraits d'émissions politiques apportent la seule critique sur cet écorché vif, qui redoute les "traquenards" des journalistes du service public. Après une vidéo qui montre sa fâcherie contre un passant, une journaliste l'accuse de manquer de sang froid. D'autres le mettent en contradiction avec lui-même grâce à un montage. Il réclamait ces dernières années l'union des candidats de gauche pour battre la droite (en 2017, Mélenchon refuse de s'allier avec Hamon).
Mélenchon réussit une campagne dynamique, appréciée par de nombreux jeunes. Les partisans de la France Insoumise adorent ses vidéos, ses coups de gueule, ses discours de tribun défenseur du peuple, ses envolées lyriques. Sur un podium, il parle de la nuit en poète. Ce Méditerranéen demande une minute de silence à la foule marseillaise en hommage aux enfants qui meurent chaque jour en mer. Comment se libérer de l'oppression du néo-libéralisme ? L'expérience d'ubiquité des hologrammes est un symbole très fort, anticipe une conquête du territoire et des citoyens.
Quand Benoît Hamon et François Fillon baissent dans les sondages, le score de Mélenchon se rapproche de ceux d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. L'Insoumis se sent pousser des ailes. De jeunes militants l'entourent, le conseillent. Mais la caméra montre surtout un Chef solitaire. S'il écoute son équipe, ses idées priment sur les exigences de la com. Au soir du premier tour, le Chef pense qu'il va monter en première division : "Çà va le faire ! Oui çà le fait !"