Tout passe, rien ne dure et la vie défile vite dans ce film fleuve de près de 3 heures. Porté par un casting qui crêve l’écran (notamment Juliette Binoche, sublime, en route pour une carrière internationale), ce classique du cinéma des années 80 joue sur l’éternel dangerosité du triangle amoureux.
Intuitif mais complexe, le récit de Kaufman restitue avec finesse la complexité des attachements et des (dés)engagements. Loin de l’idéal romantique, l’amour est ici maladroit, intense, violent et irréversible. Le coup de foudre de Tomas et Sabina peut même sembler ridicule, quand dans un élan insensé, leurs corps cèdent à la pression et s’abandonnent à l’autre. Une union chaotique qui renverse tout sur son passage, des vêtements arrachés aux meubles... Au diable les préliminaires.
Les corps à corps sont vibrants de plaisir, d’émotion, et de souffrance aussi, surtout quand vient retentir l’heure du départ. Dans L’insoutenable légereté de l’être , la déchirure est synonyme d’abandon. Abandon de la première fois (Tereza), mais aussi reddition (face aux Russes), et expatriation (en Suisse).
De leurs sourires gorgés de larmes et de leurs regards baignés d’incertitude, Kaufman tire une fresque intemporelle sur la fureur et la douleur d’être au monde. Un classique.

Chicago
7
Écrit par

Créée

le 29 juil. 2016

Critique lue 505 fois

1 j'aime

Chicago

Écrit par

Critique lue 505 fois

1

D'autres avis sur L'Insoutenable Légèreté de l'être

L'Insoutenable Légèreté de l'être
Eggdoll
3

Une trahison

Oui, oui, le mot est rude. Mais ce film est, non seulement immensément, que dis-je, incommensurablement chiant (pardonnez-moi), mais aussi plat et vide. 4, parce que je suis quelqu'un de généreux,...

le 29 juil. 2013

16 j'aime

2

L'Insoutenable Légèreté de l'être
Boubakar
7

L'amour tchèque sans provisions.

Tiré d'un roman éponyme de Milan Kundera (qui ne s'est pas exprimé sur l'adaptation), le film raconte une histoire d'amour passionnelle sur fond de Printemps de Prague. Nous avons un médecin, incarné...

le 3 mars 2021

9 j'aime

3

Du même critique

Delphine et Carole, insoumuses
Chicago
8

Un vrai combat bien avant Me Too

"C’est l’histoire d’une grande amitié entre deux amoureuses de l’image, l’actrice Delphine Seyrig et la vidéaste Carole Roussopoulos. Quelques mois avant sa mort (en 2009), celle-ci décide de faire...

le 31 janv. 2020

9 j'aime

1

Un peu de soleil dans l'eau froide
Chicago
9

Une femme admirable et bouleversante

Inconnue, elle était ma forme préférée, Je n’avais pas le souci d’être un homme, Et, vain, je m’étonne d’avoir eu à subir Mon désir comme un peu de soleil dans l’eau froide. Paul Eluard. Lassé de sa...

le 6 déc. 2015

8 j'aime

L'Été en pente douce
Chicago
7

L'été meurtri !

"L'été en pente douce" est plus un film d'atmosphère que d'autre chose. Ici, pas de scénario poussé très loin, pas de grandes intrigues. Mais tout y est juste, la jalousie, la bêtise, la rivalité, la...

le 3 sept. 2016

8 j'aime