Un Thieu vaut mieux que deux "tu le verras" - Épisode 1
Dirty Harry, c'est un film avec des grosses cojones.
Ambiance "j'mets les pieds où je veux Little John, et c'est souvent dans la gueule".
Faut aimer, personnellement je ne suis pas contre de temps en temps.
À travers son personnage de gros dur, Clint compose quand même une personnalité plus complexe, celle du flic en marge des lois, dont on se demande parfois si on en a pas "besoin" quand les règles sont trop contraignantes.
Je trouve assez frappant que ce soit sorti l'année juste après French Connection, que j'ai vu récemment, tant pour moi ces deux films ouvrent la voie à un paquet de "héros" du même genre, y compris dans le cinéma actuel.
Je mets héros entre guillemets car évidemment rien n'est aussi simple.
Dans Dark Knight, le commissaire Gordon a une réflexion très juste sur le statut de Batman.
Il n'est pas un héros à proprement parler. "Il est ce que Gotham mérite, mais pas ce dont elle a besoin. Alors on le chassera, parce qu'il est assez fort pour le supporter. Parce qu'il n'est pas notre héros. Il est un gardien silencieux. Un protecteur attentif. Un Chevalier sombre/noir."
Je crois que Callahan représente un peu cela.
Ce personnage ambivalent mais dont finalement dépendent l'équilibre de la ville et de la police.
Et il va rencontrer un adversaire à la démesure de son indifférence à l'égard des règles.
Qui, pour tous deux, confine à la folie.
Je n'en dis pas plus, d'une part pour ne pas spolier (même si bon...), et puis on a tous tellement vu ce type de psychopathe dans un tas de films, que ça présente peu d'intérêt de le décortiquer.
Le problème ?
Eh bien, ce personnage du flic borderline, complet, fouillé, hautement intéressant, est pour ainsi dire seul à l'écran.
Il tient tout, et ça se ressent durement.
Quelques chutes de rythme, un côté un peu répétitif.
Des side-kicks invisibles ou peu s'en faut.
Certaines scènes aussi invraisemblables que d'autres sont un véritable défouloir.
On aime à le voir dégommer les "méchants", tout en gardant bien à l'esprit qu'il n'est pas entièrement "gentil".
Tout ceci est bien assumé, mais je n'ai pu réprimer une pointe d'agacement par moments.
Pourquoi DIABLE envoient-ils encore et encore le mec réputé pour faire n'importe quoi sur les situations délicates, avec à chaque fois la mise en garde ridicule "attention cette fois, ne prenez pas d'initiative malheureuse !" ?
Certes c'est le ressort du film, mais ça use quand même.
En faisant abstraction de cela, et finalement en acceptant ce côté vintage (la musique bon sang, LA MUSIQUE !) avec tout le charme qu'il recèle, on passe un très bon moment.
Et, pour une conclusion un chouia plus primaire/macho : c'est quand même délirant de voir qu'il était plus facile de montrer des seins (et plus) au cinéma en 1972 qu'en 2011.