Si ce deuxième chapitre est en apparence plus rêche que les deux autres, il s’immisce parfaitement au sein de la trilogie, utilisant tout aussi judicieusement les ellipses et délivrant aussi de purs moments de grâce, de tendresse et de désenchantement.


 A peine esquissée dans le premier film, via la fuite du père partagé entre son désir de faire vivre sa famille et sa passion pour l’écriture, la dualité entre la campagne et la ville prend ici plus d’ampleur. Deux entités qui se nourrissent l’une et l’autre, contradictoire et complémentaire, qui sert de point névralgique lorsque Apu cherche à s’émanciper via ses études à Calcutta et que sa mère l’attend à la campagne et se mure dans sa douleur, ou quand la famille fuyait le village avant de se retrouver à Bénarès.
L’invaincu est celui des trois films où Ray tire le plus sa matière autobiographique : La mort brutale du père à ses dix ans, les livres, l’imprimerie. Du coup il s’émancipe largement du roman, s’inspirant les foudres de la critique et du public, ce même si le film récolte un salvateur Lion d’or à Venise.
JanosValuska
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le 4 oct. 2017

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