Je suis un grand fan des films générationnels. J'entends par générationnel un film inscrit dans son époque, qui met en scène des jeunes, tant qu'à faire. On peut citer La Fièvre du Samedi Soir ou Grease pour la fin des années 70 ou Breakfast Club dans les années 80. Notons que ce sont souvent des teens movies. J'aime le fait de découvrir et même vivre la vie d'un ado d'un autre époque : quelles sont les thématiques qui ont changé ou pas ? En plus, vu que je suis quand même un vieux con, je peux en profiter pour dire que c'était mieux avant.
Nous avons aussi eu des films générationnels en France et allons maintenant parler d'un des plus connus (je vais arrêter de faire croire à un quelconque suspense vu que vous savez quel film c'est depuis le début de la critique) : La Boum, réalisé par Claude Pinoteau en 1980.
Finirons-nous poussière dans l'histoire
Nous suivons l'histoire de Vic, 13 ans et de ses parents François et Françoise Beretton. Tandis que Vic découvre l'amour et la jalousie, les parents découvrent les problèmes d'un vieux couple. Quand Vic se demande comment aimer, les Beretton se demandent comment aimer à nouveau. La Boum qui se présente comme un film adolescent, joue sur tous les tableaux pour devenir un vrai film sur la société de 1980. Un monde où la femme se découvre une liberté qu'elle ne soupçonnait pas. On peut établir un parallèle entre le parcours de Vic et de sa mère, Françoise. Le film devient l'histoire d'une émancipation, un point sur la condition féminine de cette époque. Plus besoin d'être Brigitte Bardot pour envoyer bouler un homme, on peut être Brigitte Fossey avec un enfant à charge. Bien sûr, La Boum restant un film bourgeois, tout rentre dans l'ordre à la fin pour les parents. Mais ce n'est pas par facilité sociale mais parce que ces deux là s'aiment.
En mettant ainsi en scène les parents, le film introduit la question de la filiation. Qu'on y adhère ou qu'on la rejette, la cellule familiale est un modèle pour l'adulte en devenir. Mention spéciale pour l'arrière grand mère qui rappelle que nos parents aussi ont vécu une belle jeunesse
Si seulement mes dreams étaient my reality
Un film peut avoir un intérêt sociologique, témoigner d'une époque. Mais avant tout, il doit être sympa à regarder. Et c'est bien là le problème : ce film est nul ! J'ai pas envie de dire du mal des gens mais là Sophie Marceau est absolument insupportable. C'est une tête à claque tout du long, on n'a absolument aucune envie de la suivre. Impossible de voir dans ses colères des remises en question de l'autorité parentale, toutes ces choses qui font de nous des adultes : rien que des caprices. Elle ne sait pas ce qu'elle veut et ne provoque aucune empathie. De son coté, le père est faiblard, paumé. Quand à la mère... Aucun des personnages ne rattrape l'autre, aucun ne mérite vraiment d'être heureux à la fin, sauf peut-être la mère. Par pitié.
Le film s'appelle La Boum, il y a Sophie Marceau sur l'affiche : je pensais donc benoîtement que l'auteur s'était plus intéressé au personnage de Vic. Apparemment non. L'intrigue souffre du constant grand écart entre une histoire de couple et une histoire de jeunes. On passe sans arrêt du père à la fille, de la mère à l'amante... Tous les personnages ont un enjeu scénaristique mais tout est survolé. De toute façon, qui voudrait s'intéresser à Vic ? Tu as 13 ans, gamine ! Tu es juste une tête à claques !
C'est un film plus intéressant à raconter qu'à voir. Ce qui est quand même super triste. On peut théoriser ce qu'on veut, il faut prendre du plaisir devant un film. Pour La Boum, c'est raté. Mais bon, Sophie Marceau a eu le temps de se rattraper (elle a joué dans LOL, par exemple. Le titre le plus adapté de l'histoire du cinéma).