A l'instar de Jean-Marc Vallée, Denys Arcand parle de la société sans paillettes. Bien que ce film ressemble plus à un conte que ses autres films.
Le beau finit avec la belle.
Le pauvre s'occupe de plus pauvres que lui et les riches ne cherchent qu'à s'enrichir davantage. Un poil caricatural ou triste vérité ?
Il est rare de rencontrer un film où un protagoniste ayant fait des études se retrouve en galère à effectuer des petits boulots pour rembourser son éducation et vivre. Pourtant, cette situation n'est pas qu'une création cinématographique et cela fait beaucoup de bien, à défaut de résoudre le problème, de le voir traiter. ça change des productions où le personnage est né pauvre et sort de la misère en travaillant, en se sacrifiant. Là, le protagoniste a fait tout ce que la société lui a demandé : bien travailler à l'école, s'instruire pour avoir une bonne situration et malgré cela, il ne réussit pas et n'est pas plus heureux. Pourtant cette frustration ne le rend pas cynique ou violent. Magie du cinéma ?
Aparté :
Le réalisateur s'adresse aux adultes. Le sexe, dans les films de Denys Arcand, n'est jamais évoqué de manière dégradante ou ridicule. Présente dans ce film avec le personnage de l'escort, la sexualité est également évoquée telle qu'elle existe dans le monde réel. Pas de fantasme. Dans l'un de ses précédents films, le réalisateur peint un personnage qui a développé (et maintenu ?) sa libido grâce aux actrices. Il s'endort avec elles dans ses rêves. Un phénomène qui doit concerner de nombreux cinéphiles. Une déclaration d'amour érotique au cinéma.