Pour le scénario et les dialogues d'Elle et Lui on pardonnera toujours tout à Delmer Daves, même ses films démonstratifs et un peu bien pensants. Là, par exemple, cette dénonciation du lynchage avec des lyncheurs trop méchants pour êtres honnêtes, tellement fourbes qu'on les imagine, sans peine, payés par le syndicat des lyncheurs. Sinon, Gary Cooper un peu las et plein de sable dans les articulations, Maria Shell, trop suisse et pommettes roses pour l'occasion, Karl Malden impec comme d'hab, Il y a surtout des plans magnifiques à la grue (le point de vue de la colline). Quand Delmer Daves montre la foule de loin, comme une masse inquiétante, c'est de la poésie, quand il la montre de près, comme une suite de trognes bigarrées, c'est du... Yves Boisset... toujours très bien l'idée, mais jamais bien le particulier... la foule bêlante dans son unicité ; en oubliant la complexité du puzzle non résolu. La complexité est chez Cooper qui d'ailleurs lui pourrait être un beau salaud, une pièce de puzzle mal dégrossie avec du sable dans les genoux. En tous les cas la fin est belle, émouvante presque, avec cette corde et ce nœud dans le vide, cet or qui s'envole et ce léger décalage de la grue vers le haut.
raoulle
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le 31 oct. 2010

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