Cinquième long-métrage de son auteur, "The Lady from Shanghai" débute comme un film noir classique, avec voix-off désabusée, héros résigné et femme fatale, mais Orson Welles ne se gêne pas pour dynamiter les codes habituels du genre, sur le plan narratif mais surtout sur le plan formel, avec plusieurs scènes cultes qui confère au film une dimension décalée (telles que la séquence du procès, ou le dénouement dans la galerie des glaces...).
Rita Hayworth, alors en instance de divorce avec Orson Welles, apparaît superbe avec les cheveux plus courts, les seconds rôles cabotinent avec délice (le visage en sueur et grimaçant de Grisby ; la démarche cagneuse de Bannister), et on passe un très bon moment devant "The Lady from Shanghai" - même si l'intrigue s'avère vraiment alambiquée, voire incohérente à certains égards.
Toutefois, ce problème dans la narration n'est sans doute pas du ressort de Welles, mais davantage imputable aux coupes importantes effectuées par le studio (Columbia), lorsqu'on sait que le film durait initialement une heure de plus!
Qu'importe, "The Lady from Shanghai" reste un excellent film noir qui mérite le coup d'œil, tant pour sa tonalité singulière que pour ses innovations en matière de mise en scène.
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