En préambule, s'il me fallait être tout à fait honnête, il faudrait que je mette 6 à ce film. Mais Emilie Simon apparait une seconde à l'écran et à ce moment précis le film valait 11 (toujours sur 10 oui). Du coup, pour acter ma fanitude outrancière cette fois parfaitement auto-diagnostiquée, je rajoute un point. Donc 7.


La Délicatesse, le film que je voulais absolument voir puisque Emilie Simon en avait composé la bande son. Et que je n'avais toujours pas vu. Et puis @Before-Sunrise est tombée sous le charme de cette pellicule. Argument de poids pour me le procurer.


Alors ce film des frères Foenkinos, adapté du livre du frère David, illustre avec légèreté et gravité ces histoires terribles et banales des couples brisés par la (fin de la) vie. L'un part, l'autre reste, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère, qu'importe celui qui reste est détruit, doit réapprendre à vivre ou se contenter de survivre, et surtout réapprendre à pouvoir aimer. Et dans l'histoire des Foenkinos, celui qui reste est une celle. Nathalie. Incarnée par Audrey Tautou. Une Audrey Tautou rachitique, elle même jusqu'au bout des ongles, que j'ai malgré tout trouvé épatante. J'en oubliais même qu'elle était Audrey Tautou, c'est vous dire.


Pour lui donner la réplique, un François Damien presque crédible, parfois même tout à fait juste dans son rôle de bonhomme mal fagoté de l'existence, timide dans son humour, ses gestes, la tonalité de sa voix, sa posture. L' (non) alchimie entre les deux acteurs fonctionne. La réalisation ne se prive pas de quelques effets de manche disgracieux mais pour un premier film, ça aurait pu être bien pire. Et je vous passe la bande son, forcément prodigieuse, sublime, bref.


Quand même, gros point noir. Et je vais là rejoindre le temps de ce film la diatribe de @SeigneurAo. La voix off, c'est le mal. Autant je la tolère tout à fait dans moult productions, autant là elle fait office de serial killer de la montée émotionnelle. Ce sont les mots qui ne vont pas. Bien que n'ayant pas lu le livre, je pense pouvoir affirmer sans trop me planter que des extraits du bouquins ont été copiés collés. Mais non, zut, tout du long, la poésie (toute relative) des phrases déclamées va soit à contre courant de ce qui se dégage à l'écran, soit en redondance inutile à la scène muette. Dirigiste qui plus est, elle réduit la perception potentiellement plus large qu'imaginée par le réalisateur que le spectateur peut avoir, en écho de sa propre expérience.


A mi chemin du film, j'en étais à me méfier des moments chargés en émotion, tant je redoutais une voix off impromptue qui vienne me décrire avec deux-trois formules joliettes ce que l'image transmettait. Elle est heureusement finalement assez discrète, quelques beaux moments restent purs et beaux.


Un joli film, effectivement délicat, un peu trop léger sur la fin peut être, avec une conclusion un brin hâtive (vite, on n'a plus de bobine disponible !), mais le tout se regarde gentiment.

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le 1 janv. 2013

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Hypérion

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