Marguerite Duras attend son mari, Robert, prisonnier à Fresnes puis déporté à Dachau en raison de son appartenance à un réseau résistant. Intéressant. Elle a écrit sur cette période dans des cahiers dont des extraits sont lus en voix off au début de l'histoire. Accrocheur. Et puis, plus rien. Juste l'attente, cruelle et interminable, qui mine l'écrivaine, l'essorant de toute joie. Mélanie Thierry l'incarne avec une belle densité. Elle fume et elle attend. Au début, sagement, puis de façon de plus en plus désespérée. Gravitent autour d'elle de beaux personnages masculins : le flic gagné à la cause allemande, qui joue avec elle avec une certaine perversité, et le résistant charismatique et taiseux qui la soutient à chacun de ses pas avec une fidélité de labrador. Tout ça ne manque pas de panache. Mais la longueur a fini par avoir raison de ma patience de spectatrice et mon intérêt s'est tant effrité qu'à la fin, quand on tient enfin la conclusion de cette histoire, mon esprit battait la campagne avec obstination et n'a jamais pu vraiment revenir aux sentiments de ces personnages éperdus, laminés par une époque absurde. De quoi culpabiliser un peu, quand même. Comme s'il fallait que la guerre se pare de vertus narratives pour susciter l'adhésion... J'aimerais affirmer que non, mais là...