La famille bélier a été hyper médiatisée grâce à une presse dithyrambique qui offrait un beau consensus sur un film à priori pas prétentieux et assez proche de son public. Verdict ?
Le film se lance dans un sujet qui pourrait prêter à polémique s'il était mal traité (et ça ne loupe pas, quelques exceptions diront que le film est trop loin du monde des sourds et muets véritable à cause du choix des deux parents), mais s'en sort avec humour dans tout le traitement de ce qui est lié au handicap de toute la famille du personnage principal, interprété avec simplicité par Louane.
Il dépeint la vie pas banale de cette jeune fille qui fait plus office de traductrice, en s'aventurant dans des moments gênants chez le gynécologue par exemple, ou en montrant le décalage avec les connaissances de l'adolescente qui sont entendants. Toutes les parties du film qui concernent la présentation de cette famille originale sont assez drôles et ne manquent pas de montrer le talent des acteurs principaux.
Vient la place du chant, avec Eric Elmosnino en professeur de chorale impétueux, exigeant et un peu caricaturalement admirateur de Michel Sardou, qui anime le film d'un brin de folie louable. Quelques retournements amoureux dans l'univers de la chorale sont artificiels, mais ont le mérite de montrer une Louane naturelle et simple.
Le film tourne autour de la confrontation de ces deux univers, en s'attardant çà et là sur l'existence politique de son père, mais n'en rajoutant pas trop, expliquant sans le dire qu'il se détache vite de cette idée momentanée. Finalement, deux scènes ont attiré mon attention, et m'ont prouvé que le film jouait correctement son rôle en nous amenant là ou il souhaitait. La première, c'est celle ou son père essaie de comprendre sa passion du chant, en lui demandant de chanter fort à son oreille pour mieux comprendre le spectacle auquel il avait assisté peu avant. La seconde, évidemment, c'est celle du casting (dont le spectateur n'a pas douté une seconde du fait qu'elle allait exister bien que le film essaye de nous faire croire inutilement le contraire), qui je dois le dire libère tout le contenu du film : il abat les distances entre les parents malentendants et la jeune chanteuse en exposant une interprétation magnifique de "je vole", assez monumentale.
En conclusion, ce film sans prétentions remplit son rôle et mérite son succès populaire : on lui pardonne facilement ses petites erreurs car il est dans le drôle, dans le vrai, et nous amusera sans se poser trop de questions, juste en mettant un pas dans l'univers dépaysant des malentendants. Le petit plus c'est la bonne bande son, et la voix de Louane qui est largement mieux exploitée que jamais avant dans les télécrochets. Un bon film, allez le voir sans à priori, simplement.