La Famille Jones par Alex

Sur une idée de départ intéressante (une équipe de vendeurs déguisée en famille modèle pousse à la consommation ceux qui veulent égaler cette incarnation de la réussite capitaliste), Derrick Borte réalise une comédie dramatique frustrante.

La forme n'est pas vilaine, mais ses rouages sont grossiers et surtout ils ne fonctionnent pas : les gags ne font pas rire et les passages plus mélos, qui alternent entre crise identitaire, blessure amoureuse et tragédie humaine, ne soulèvent pas la moindre émotion.

Quant au fond qui sous-tend cette intrigue originale, il est desservi par un traitement scénaristique qui manque là aussi de finesse : la critique du consumérisme, de l'effet de mode, du pouvoir de la publicité, du cynisme de la vente, de l'image du bonheur magazine, tout cela est très intéressant et crée par moments une curieuse atmosphère presque fantastique (l'entreprise qui gère ses fausses familles a un fonctionnement qui la fait ressembler à une société secrète hyper organisée et dangereuse), mais c'est gâché par un manque de rythme et un discours trop explicatif - la crise de conscience du héros, aussi prévisible que mièvre, ne venant rien arranger à l'affaire.

Du coup, j'ai été tout du long tiraillé entre ennui et intérêt frustré. Dommage : encore une fois, il y avait là une vraie bonne idée qui aurait mérité meilleur traitement.