"The woman in the window" sort à une période où le film noir s'impose comme la référence à Hollywood, et le film de Fritz Lang répond à certains codes du genre : des scènes urbaines de nuit, une femme fatale par qui arrivent les ennuis, la place centrale de la fatalité...
Mais cette adaptation d'un roman de J H Wallis (au dénouement complètement différent) se révèle une oeuvre beaucoup plus complexe et inclassable, aux frontières du drame et de la comédie, avec son final paradoxal.
"The woman in the window" est marqué par cette dualité récurrente chez Fritz Lang, avec une influence marquée de la psychanalyse pour ce compatriote de Sigmund Freud.
D'ailleurs le film est généralement vu comme un dyptique qui renvoie à son contrepoint "Scarlet street", tourné l'année suivante avec le même casting mais une tonalité bien différente.
Cette distribution contribue grandement à la réussite du long-métrage, de Edward G Robinson en bon père de famille dépassé, à Joan Bennett en courtisane sexy, en passant par Dan Duryea en maître chanteur au sourire juvénile.
La virtuosité de Fritz Lang à la mise en scène (teintée d'expressionnisme) achève de placer "The woman on the window" en bonne place parmi les standards du genre.