l’incontestable force du film vient justement de cette férocité décuplée lorsqu’il s’agit de portraiturer l’entre-soi de la grande bourgeoise turinoise. Le trait est ici impitoyable à l’égard des personnages principaux, tous suspects d’un meurtre, mais finalement tous coupables d’un autre crime, bien plus global. Mais si cette férocité, dans toutes ses modalités, est l’une des plus réjouissantes récurrences de la comédie italienne des années 60-70.
Le film bénéficie d’une photographie habile de Luciano Tovoli et d’une ritournelle efficace d’Ennio Morricone, d’un casting de tout premier plan, dans lequel Jacqueline Bisset fait notamment des merveilles en bourgeoise vénéneuse. Mais le coup de génie du film, c’est probablement d’avoir confié le rôle du méridional commissaire Santamaria à Marcello Mastroianni : avec son charme et sa malice face au personnage incarné par Jean-Louis Trintignant.
il y a d'abord les turinois Carlo Fruttero et Franco Lucentini, auteurs en 1972 du roman ici adapté par Age et Scarpelli, auteurs depuis quinze ans d’un chef-d’œuvre de la comédie italienne sur deux ou presque : Le Pigeon, La Grande guerre, Larmes de joie, La Marche sur Rome, Les Monstres, Ces messieurs-dames, L’Armée Brancaleone, Au nom du peuple italien ou encore Nous nous sommes tant aimés ! , excusez du peu !
Tant de (belles) raisons, donc, pour aller passer un moment dans les bras nébuleux de cette Femme du dimanche. (Antoine Royer)